Galaa-rp
  Don't trust her, she's the new Hustler [pv Alexiel]
 

 
 
La tête légèrement penché de coté, Alexiel affichait un petit sourire aguicheur et remis l’une de ses mèches de cheveux en arrière. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure avec un air un peu joueur qu’on pouvait trouver craquant. Tout ce petit cinéma face à son miroir se désagrégea en quelques secondes. La scientifique soupira. Un soupir lasse, fatigué et quelque peu excédé.

-Bon sang, faut que j’arrête avec ces conneries.


Elle sorti de la petite salle de bain, et se retrouva ainsi dans sa chambre. Sur les murs quelques coupures de journaux étaient accroché, avec certains passage entouré et ou annoté. Au dessus de son lit était noté en gros, avec un marqueur noir, le chiffre « 6 812 797 427 ». Elle n’avait aucune envie de sortir ce soir, mais elle le devait. Elhonna l’avait contacté. Une mission qui aurait lieu durant la commémoration de Captain America. C’était tout ce qu’elle savait. Rien que l’idée lui semblait mauvaise. De plus vu l’échec cuisant de la dernière mission planifiée par Elhonna, Alexiel avait du mal à avoir un minimum confiance. Elle se posait de plus en plus de questions sur son compte et ce qu’il recherchait vraiment.

Peut-être avait il endormit tout les autres avec ses beaux discours, mais Alexiel restait perplexe. Surtout après ce qu’il avait fait à Emma Frost, il l’avait purement et simplement jeté par-dessus un pont. Certes la blonde peroxydé n’allait pas lui manquer. Le geste l’avait juste marqué et quelque peu choqué. Toujours à essayer de se rattaché à une pensée cohérente et froide, de façon rationnelle Alexiel estimait qu’ils avaient perdu un atout stratégique dont ils auraient pu jouir à cause de la culpabilité que pouvait bien ressentir la reine blanche.

Une seconde chose avait pu être retenue. Malgré ce qu’Elhonna aimait croire ou faire croire, il n’avait aucun sens de l’honneur. Elle savait déjà qu’il avait peu de scrupule. A présent elle était certaine qu’il n’avait ni scrupule, ni honneur. Elle l’avait bien jaugé dès leur première rencontre. Ce type était un psychotique. Et il n’hésiterait pas à la tuer si cela pouvait aider ses ambitions. Peut-être aurait-t-elle du profiter de son moment de faiblesse à leur arrivée, et tout simplement l’éliminer aussi aisément qu’il avait balancé Frost par-dessus bord…

Elle se jeta sur son lit et regarda le plafond. Elle avait commencé à s’habituer à cette vie. Elle avait trouvé un semblant de stabilité qu’elle allait devoir abandonné dans très peu temps. Elle aurait certainement plus l’occasion de revenir et voir Michael. Le garagiste avait été d’une grande aide pour la jeune fille. Demain elle devrait démissionner de son petit job au café. En attendant elle avait d’autre préparation qu’elle devait poursuivre dès à présent. Elle avait peu de temps pour réaliser ses initiatives personnelles. Elle ignorait totalement ce que le psychotique prévoyait, mais n’allait certainement pas attendre après lui pour recevoir des directives en attendant. Elle soupira à nouveau et se leva.

Alexiel portait un pantalon en cuir prés du corps qui n’était autre que le bas de sa combinaison habituelle qu’elle avait décidé de scinder en deux. Sa tenue était complétée par une tunique blanche en coton plus ou moins épaisse et brodée, tenue qui pouvait être portait simplement comme une robe courte. Elle enfila sa veste en cuire, dans laquelle elle avait effectué quelques modifications légère afin de la protéger un minimum, et en ferma la fermeture éclaire. La veste se trouvait ainsi légèrement alourdit... Elle attrapa ses clés et son casque puis sorti enfourcher sa moto, une Ducati 1198 aux coloris noir…

Elle se gara dans une petite ruelle à proximité d’un bar. Elle coupa le contact, enleva son casque et resta un instant à coté de sa moto. Alexiel inspira et expira plusieurs fois de façon lente, puis le regard déterminé elle se dirigea vers le bar d’un pas ferme et décidé, et y pénétra.

Quelques personnes se tournèrent vers elle lorsqu’elle entra dans l’établissement peuplé essentiellement d’homme. La première partie de l’établissement disposait de table et chaise où pouvait se réunir les clients. Venait ensuite le bar en lui-même où était servit les boissons, suivit d’un espace dans un renfoncement où l’on pouvait jouer aux fléchettes sans blesser quelqu’un. Pour finir un grand espace avec plusieurs tables de billards où des joueurs s’attelait déjà aux jeux.

Alexiel alla au bar et commanda une limonade avec une rondelle de citron. Le barman y ajouta une petite paille noir. Elle se tourna vers les tables de billards. Elle analysa les parties en cours, et évalua à peu près le niveau des joueurs. Elle repéra une table où le niveau était plutôt correct et les profils adéquats. Il ne fallut pas longtemps pour qu’un des joueurs ne la remarque. Il commença à lui sourire, Alexiel en fit de même en sirotant sa limonade. Il donna un léger coup de coude à l’un de ses camarades en désignant Alexiel d’un hochement de tête. La jeune-fille s’était légèrement détourné en passant l’une de ses mèches derrière son oreille. 2 minutes plus tard le joueur qui s’appelait Stan lui offrait son verre et l’invitait à se joindre à eux. Alexiel fit mine d’hésiter en disant qu’elle ne savait pas jouer au billard. Stan lui affirma que ce n’était pas du tout un problème et qu’il lui apprendrait à jouer. Ca tombait bien, Diane avait toujours souhaitait apprendre à y jouer.

Stan et ses amis, Jeff et Brian, lui expliquèrent les règles en répétant bien patiemment quand Diane avait du mal à bien saisir les subtilités du jeu en posant des questions de débutante pas nécessairement des plus futé sans être pour autant des plus bêtes. Sa tante lui répété souvent qu’il était bien plus facile de jouer les idiots quand on était intelligent, alors que faire le contraire était bien souvent impossible à réaliser.

Ils jouèrent une partie où Diane n’était pas habile. Elle était dans son rôle, en « fleuretant » de temps à autres. Elle imitait toutes ces filles qu’elle avait vues à l’école, à l’université, dans la rue, dans les films, qu’elle avait spécialement loués pour mieux les étudier, elle exploitait la façon dont Tigger agissait lorsqu’elle se trouvait à proximité d’un homme qui lui plaisait. Elle avait fait tout un mélange pour arriver à un juste milieu après s’être entrainée devant son miroir. A faire ce qu’elle n’aurait jamais pensé devoir faire. Mais les temps étaient dur et Alexiel devait mettre de coté une partie de sa fierté personnel.

De fil en aiguille, les garçons qui la taquinaient sur son jeu furent enclins à parier avec la jeune-fille qui semblait être froissé par leurs remarques.

-Ah bon ?! Pourtant je suis sur que je peux tous vous battre ! C’était juste un échauffement jusqu’ici, histoire de me mettre dans le bain.

-Mais oui j’en doute pas, peut-être que dans… je sais pas, une dizaine d’année t’aura finit ton échauffement, lança Brian qui s’esclaffa aussitôt avec ses deux amis. Alexiel prit un air faussement choqué, le tout en riant à moitié.

-Ah ! Ok ! On paris ?!

-Et quoi donc ? T’as de l’argent ?

-Non, pas vraiment, et vous ?

-…Ca dépend, on peut toujours trouver un … accord si tu perds, répondit Stan.

-Et quel genre d’accord ?

-Disons que la maison n’accepte pas les crédits, mais qu’on accepte les paiements en nature.

-…Dans ce cas là vous avez intérêt à avoir pas mal d’argent dont je veux voir la couleur avant de commencer. Par contre, y aura juste une seule partie, un seul gagnant, alors choisissez bien.

Les trois amis se regardèrent, puis regardèrent Diane et son sourire juste assez aguicheur pour ne pas être vulgaire. Commença ensuite un rapide débat mouvementé de qui était le plus fort d’entre eux, Stan avait beau dire qu’il l’avait vu en premier et que c’était lui qui l’avait invité, Brian et Jeff n’estimaient pas que c’était suffisant pour qu’il joue et aucun d’eux n’arrivait à se mettre d’accord.

Finalement la possibilité de jouer la partie se fit aux enchères. Diane ne se gêna pas pour les faire monter. Stan l’emporta et obtint donc la priorité uniquement parce qu’il était celui qui avait le plus de liquidité sur lui…237 dollars et … 15 cents. Il se bénissait lui-même de s’être trompé de touche en voulant prendre de l’argent au distributeur. Initialement il avait voulut retirer uniquement 20 dollars.

Stan savait qu’il ne risquait rien, Diane était une pure débutante. Surtout qu’il allait jouer en utilisant toutes les règles du billard américain. Il déposa l’argent dans la casquette de Brian qui faisait la tête. Par pitié, il laissa Diane commençait… Alexiel commença. Une belle casse, elle avait les billes pleines. Elle annonça son premier coup qu’elle réussit et poursuivit de même avec les trois suivants. Elle manqua de peu le quatrième, chose qui rassura Stan qui avait commençait à s’inquiéter de son argent. C’était la chance du débutant. C’est tout…

25 minutes plus tard, Alexiel rentrait la dernière bille, la blanche. Elle compta l’argent puis le cala dans son soutien-gorge. Stan était abasourdit, ses amis se moquaient de lui. Il venait de perdre face à une débutante. Il y avait encore trois quarts d’heure, elle était à deux doigts de déchirer le tapis ! Il l’avait sous-estimé, en prenant le jeu à la légère il ne s’était pas assez concentré et avait fait des fautes stupides. A présent il se retrouvait dépouillé de 237 dollars ! Alexiel lui avait fait grâce des 15 cents.

-…Quitte ou double !

-Pardon ?

-Je veux ma revanche, alors quitte ou double.

-T’as encore de l’argent ?

-Non, mais y a un distributeur en face du bar… Je vais retirer l’argent tout de suite.

-Mmmm … Je sais pas, j’suis assez fatigué, et puis je me sentirais trop coupable si je gagne encore et dégouté si je perds… Nan j’crois que j’vais en rester là.

-Ouais, c’est pas ton jour aujourd’hui, aller laisse tomber. Elle a gagnait en jouant le jeu, c’est pas de sa faute si t’es nul. Tu vois t’aurais du laisser l’un de nous jouer, on aurait eut plus de chance que toi.

Stan repoussa Brian qui ricanait. « Bien fait pour lui ! » pensa Brian et Jeff. Monsieur avait voulu jouer les gros bras et maintenant il se retrouvait sans un sous. Aaaah la vie était bien faite parfois. Stan insista au prés de Diane. Finalement elle céda. Il fila au distributeur et revint avec 230 dollars. C’était vraiment une grosse somme. Mais cette fois-ci il ne perdrait pas.

La partie débuta. Il ne proposa pas à Diane de commençait à casser le paquet. Il était plus que sérieux, et de ce fait sans pitié. Il était hors de question de perdre une seconde fois, et qui plus est face à une fille. Il rentra ses 5 premiers coups avant de perdre la main. Dès coups plutôt impressionnant. A présent il menait le jeu. Alexiel soupira et fit le tour de la table puis attaqua.

15 minutes plus tard. Le résultat était le même. Stan avait eu l’occasion de jouer qu’une seule fois entre temps. Alexiel prit l’argent, le compta et le cala dans l’autre partie de son soutien-gorge histoire d’équilibré le tout. Le pauvre Stan était anéanti. L’homme avait était manipulé depuis le début par Alexiel. Ses amis qui s’étaient au départ moqué de lui, se sentaient à présent désolé pour lui en essayant de le consoler.

Une fois son argent gagné, Alexiel laissa Stan et ses amis ensemble en s’éclipsant discrètement. Une fois qu’elle leur tourna le dos, elle afficha un petit rictus narquois, retrouvant par la même occasion sa véritable personnalité. Même si c'était joué d'avance, Alexiel aimait gagner. Elle avait eu de la chance en gagnant plus rapidement que prévue une telle somme ce soir. Elle gagnait du temps, chose qu’il l’a mettait particulièrement en avance sur son planning du soir. Toutefois il ne fallait pas qu’elle s’attarde. Elle ne voulait pas rester trop longtemps au même endroit que l’un de ses pigeons…

*****
 

Humm, que la vie était belle pour June en ce moment. Elle s'éclatait comme une petite folle à L'Initiative. Oh elle était bien loin de tout les grands idéaux que l'organisation recherchait. A vrai dire, elle se foutait même royalement de cette 'guerre' entres mutants. Elle ne les haïssait pas, comme certains agents, elle n'était pas non plus l'un d'entre eux. Elle était 'juste' une humaine, qui détestait la gente masculine, homo sapiens ou superiors, cela ne faisait pas de différence pour elle. Elle avait les hommes en horreur, aussi bien qu'elle aimait passionnément les femmes. Elle les idolâtrait, ferait tout pour elles. Elles étaient sa plus grande force, et sa plus grande faiblesse. L'Initiative était à la fois son paradis et son enfer. Tout ces mutants, ces hommes en cage étaient un véritable délice, et ces mutantes, ces femmes, une torture. Elle donnerait tout pour pouvoir les libérer. Mais c'était impossible. Ainsi faisait-elle tout son possible pour leur 'faciliter' la vie. Elle leur apportait de l'eau, de la nourriture, elle leur parlait, ne pouvait s'empêcher de flirter même avec certaines. Il faut dire que le physique particulier de plusieurs mutantes de la laissait pas indifférente. Les beautés atypiques l'avait toujours attirée, là, elle était servie. Son cerveau surdoué carburait à plein régime pour les sortir de là, toutes ses belles créatures ne devraient pas être en cage. Elle y arriverait. Un jour... elle y arriverait.

Bon, ce soir, l'heure n'était plus au torturage de méninges, ni au crachage sur les hommes. Ce soir, elle avait bien l'intention de s'éclater, de profiter au maximum et de rentrer accompagnée d'une jolie demoiselle. Elle décida de privilégier un endroit inconnu, plutôt qu'une boite habituelle où elle était sûre de trouver des prétendantes. Elle avait besoin de nouveauté, de challenge. Vêtue d'une mini jupe kaki, d'un top blanc transparent laissant apparaitre un soutien gorge noir et de talons à lanières montant jusqu'au genou, elle entra dans un bar à priori banal... sans passer pour le moins du monde inaperçue. Comment le pourrait-elle ? Elle ne put réprimer une légère grimace en voyant tout ces hommes, et leur regard vicelard. Elle était sur le point de regretter son choix et de faire demi-tour quand elle aperçue une silhouette féminine à une table de billard, non loin de là. Elle pencha la tête sur le côté en l'observant. Elle afficha alors un sourire espiègle et se passa lentement la langue lorsque la belle brune se retourna. Humm, magnifique ! La décision de la jeune femme fut vite prise. Hors de question ne manquer une pareille occasion. Elle se rendit au bar afin de commander une vodka. Elle resta un moment au comptoir, à la regarder de loin, à étudier son comportement avec ces hommes avec qui elle jouait. Cela ne faisait aucun doute qu'elle était en train de les plumer. June ne pouvait qu'apprécier. Une femme humiliant un homme était toujours un spectacle dont elle était particulièrement friande.

Plus d'une demi heure s'était écoulé, la belle brune avait presque fini d'achever le pauvre homme, et June avait dû envoyer chier une bonne demi-douzaine de pervers. Elle commanda un autre verre et décida de s'approcher de la partie en cours. Elle s'installa à une table non loin de là, enfin plus exactement, sur la table, jambes croisées. Brian et Jeff semblaient l'avoir remarqué à en croire leurs regards en sa direction. Mais elle s'en foutait complètement, seule la belle créature avait son attention. Elle eut le loisir de voir la jeune femme écraser l'homme jusqu'à le dépouiller complètement. June applaudit doucement quand celle-ci s'éloigna du groupe, s'approchant de sa table par la même occasion.

"Magnifique partie." dit-elle avec un sourire

Elle pencha légèrement la tête sur le coté en observant la jeune femme. Son sourire était à la fois complice et charmeur. Elle savait que la brune avait plumé cet homme et adorait ça.

"Puis-je offrir vous offrir un verre pour fêter votre victoire ?"

*****
 

Elle méritait d’être applaudit. D’ailleurs, elle entendit des signes d’applaudissement… Non, attendez… Ce n’était pas dans sa tête. Il y avait vraiment une personne qui l’applaudissait. Alexiel posa son regard sur l’origine du bruit distinctif. Une jeune fille blonde était assise sur une table et la regardait. Par assurance, Alexiel jeta rapidement un coup d’œil autour d’elle… Aucune erreur, c’était bien elle qu’elle regardait.

-Magnifique partie.

Bien sûr que c’était magnifique ! C’était elle-même qui venait de la jouer. Toutefois son rictus se figea et commença à se décomposer rapidement. Certes, théoriquement il n’était pas surprenant qu’elle soit aussi douée aux billards, après tout ce n’était que des maths et de la physique, matière dans lesquelles elle excellait. Malgré tout ce n’était pas aussi aisé sans un minimum d’entrainement. La première fois qu’elle y avait joué c’était avec son oncle, quelques mois à la suite du décès de ses parents. C’était le premier dialogues silencieux qu’il y avait eut entre elle et son oncle. Depuis cette première partie, il lui avait inculqué les subtilités du jeu.

Tout les samedis, ils jouaient au billard tout les deux, son oncle s’arrangeant toujours pour avoir un peu de temps à y consacrer. Les parties étaient devenu moins fréquente avec son entrée au MIT, puis de plus en plus rare. En tant normal le compliment de la jeune-fille aurait encouragé l’orgueil de la scientifique, seulement il lui avait juste fait prendre conscience d’une chose. Elle n’aurait plus l’occasion de jouer avec son oncle, elle ne mangerait plus la tarte aux noix de sa tante. Elle ne verrait plus sa dernière famille. Elle était jusqu’ici parvenue à ne pas y penser en se trompant elle-même. Mais d’un coup le manque se fit ressentir. Ses épaules s’affaissèrent légèrement sous le poids devenu trop lourd à porter.

- Puis-je offrir vous offrir un verre pour fêter votre victoire ?

La voix de la jeune-femme face à elle, la tira d’un coup de ses pensées. Elle ouvrit la bouche pour lui répondre, mais se fut une voix d’homme qui se fit entendre.

-Eh ! Rend moi mon fric !

*Et M**** !* Alexiel s’était redressée et repoussa ses dernières pensée dans une toute petite boite au fin fond de son esprit. Ce n’était vraiment pas le moment d’y penser. Stan l’avait rattrapé et se trouvait à présent à un mètre d’elle. Dans le bruit ambiant, seul les deux jeune-fille et les deux acolytes, qui se trouvaient aux talons du mauvais perdant, entendirent les réclamations de ce dernier.

-Désolée, mais personnellement je trouve que cet argent et bien mieux là où il est que dans tes poches, répondit Diane en rehaussant sa poitrine de ses deux mains. Comme prévue l’attention de Brian et Jeff furent absorbée par sa poitrine. Mais Stan resta inflexible, la rancune et l’argent l’aveuglaient trop. *Et mince ! C’est bien ma veine ça ! Plan C…*

-T’as triché. T’as dit que tu savais pas jouer, or vu les coups que t’as fait, c’était loin d’être juste de la chance. Donc rend moi mon fric maintenant !

Alexiel regarda droit dans les yeux Stan qui s’était encore avancé en parlant. Il était déterminé à récupérer son argent coute que coute. Elle inspira puis commença à parler fort de façon à ce que les tables voisines l’entendent clairement. Les évènements s’enchainèrent à une vitesse vertigineuse.


Davis un grand gaillard blond, dit « Baby Face » pour sa tête de séducteur, était assis au bar. Il avait bien faillit rater Diane. Cela faisait déjà plusieurs soirs qu’il la traquait. Cette garce l’avait non seulement dépouillé de près de 1000$, mais l’avait surtout humilié devant tout ses amis. Lui qui pariait régulièrement de l’argent en jouant au billard, au bout de la seconde partie il avait bien comprit que Diane savait parfaitement jouer. Pourtant son orgueil et sa fierté mal placé, l’avait poussé à s’entêter à jouer contre elle. Et il avait perdu… à chaque fois. Il était sur le point de sortir, quand il l’avait aperçut entrer dans le bar.

La chance lui souriait enfin de nouveau. Il l’observa choisir ses proies. Bon choix. Ils tombèrent dans le piège assez facilement. Ciel, avait-il eut l’air si crétin quand elle était venue à lui ? Cette pensée l’énerva d’autant plus… Il attendait qu’elle finisse sa p’tite arnaques, Baby Face comptait la prendre par surprise à la sortie du bar. Il ne souhaitait pas qu’un crétin voulant jouer les preux chevaliers s’interpose entre elle et lui. Toute fois son plan ne se déroula pas comme prévue. Amateur de bagarre, il sentait que les choses n’allaient pas tarder à dégénérer.


-QUOI ?!!! Non mais laisse-tomber ok ?!!! Alors comme ça l’initiative, devrait pas seulement chasser et enfermer les mutants mais aussi, les immigrés et les afro-américain ?! Tes idées à la con, tu peux te les garder espèce de confédérés de mes deux !!!

Oh, ce qu’elle était convaincante ! A croire qu’elle avait vraiment manqué sa vocation. Elle aurait fait une sacrée actrice. Sa voix avait bien porté jusqu’aux tables voisines. Ces paroles n’étaient en rien innocentes et totalement calculées. Injuste ? Pas tout à fait, Stan, Brian et Jeff étaient loin d’être des model de tolérance et d’intégrité… Loin de là. Du coin de l’œil, elle vit un grand type qui aurait pu être le sosie de Tyson avec son crâne rasé. Il serra les poings, et fit mine de s’échauffer en s’étirant la nuque. Ses partenaires de jeu c’étaient également tourner vers eux et se rapprochaient. Stan resta un moment surpris par Diane qui avait aussi soudainement élevé la voix, le temps qu’il comprenne ce qu’elle disait…

-Ahah, non mais c’est faux. J’ai j’ai jamais dis ça !

-Ah oui ! C’est vrai, c’était pas tout à fait les termes d’immigrés et afro-américain, mais d’autre bien plus insultants. Malheureusement je refuse de répéter ce genre de mots qui ne devraient même pas exister !

-Non, mais l’écoutez pas cette fille déraille complètement ! Jamais je dirais ça !

-Ah bon, j’suis tarée maintenant ?! En attendant c’est pas moi qui se ballade avec une chevalière sur laquelle est gravée le drapeau confédérée !

Stan portait effectivement la chevalière en question. Grossière erreur, New-York n’était pas sa Caroline du Sud natale. Au contraire. Le sourire maladroit de ce dernier s’effaça. Lorsqu’on était doué d’un certains intellect et d’un sens de l’observation même moyen, ou tout du moins d’un minimum d’instinct de préservation, dans ce genre de situation on fuyait rapidement. Stan semblait être démunit des deux. La suite se déroula très rapidement. Il saisit alors Diane par le bras, mouvement qui surprit cette dernière. Il était vraiment stupide ou quoi ? C’était le moment pour Stan de retourner dans sa cambrousse sudiste et non d’aggraver stupidement son cas.

-Espèce de sale garce !

-Finalement j’le veux bien ce verre !

Alors qu’il l’attirait à elle, Alexiel s’était dégager d’un mouvement brusque en trébuchant à moitié sur la jeune-femme blonde. Certes, la partie trébucher et s’étaler sur la jeune-femme blonde ne faisait pas initialement partie de la manœuvre, mais Alexiel fit avec. Elle voulut saisir le verre qui trônait à ses coté mais se rata et attrapa à la place une bouteille de bière. Alexiel se redressa, avec l’aide si généreuse de Stan qui l’attrapa par les cheveux.

Elle pivota suffisamment pour fracassait la bouteille de bière sur la tête de ce dernier qui la lâcha aussitôt. Le sosie de Tyson et ses congénères n’avaient pas non plus attendu et s’étaient rué sur les trois hommes lorsque Stan avait voulut attraper Diane. La bagarre se propagea rapidement au reste du bar. Et voilà comment provoquer une bagarre générale histoire de faire diversion et fuir rapidement… Bon le plan de secoure ne c’était pas exactement déroulé comme Alexiel l’avait calculé, mais le résultat était à peu prés semblable à ce qu’elle avait prévue.

En même temps il n’y avait vraiment pas de quoi être fière non plus, d’ailleurs Alexiel n’avait nullement le temps de ramasser les lauriers. En se frayant un chemin pour fuir, elle finit par se cogner contre la poitrine d’un homme qu’elle reconnu aussitôt. *Oh non pas lui !*Alexiel n’eut pas le temps de développer plus amplement sa pensée. Baby Face afficha un sourire sadique et l’attrapa immédiatement par le cou avant de la soulever comme une plume et la plaquer violemment contre le tapis de jeu d’une table de billard. Le choc de l’impact lui coupa quelque peu le souffle. Alexiel s’agrippa au bras musclé de son nouvel opposant.

-Oh non Diane chérie tu t’en sortiras pas aussi facilement ! Toi et moi on va aller discuter tranquillement derrière le bar.

Ciel mais qu’est-ce qu’elle avait fait pour méritait ça !... A vrai dire elle savait à peu prêt ce qu’elle avait fait à ce type, dont au passage elle avait oublié le nom. Mais tout de même ! Avec le chaos autour d’eux, entre ceux qui se bagarraient et ceux qui fuyaient, la scène semblait anodine. Les choses se corsèrent d’autant plus lorsqu’elle sentit son pouvoir qui voulait se manifester. Alexiel ferma aussitôt les yeux. C’était idiot. Elle essayait de le réprimer tout en cherchant à attraper ses clés dans la poche de sa veste. C’était doublement stupide d’être aussi têtue et de refuser d’utiliser ses pouvoirs pour sauver sa vie. Surtout que ça lui faisait mal de les retenir aussi violemment. Mais c’était ça ou se transformer en véritable mine antipersonnel avec autant de monde autour d’elle.

Les lumières au dessus de leur table clignotèrent avant de griller. Alexiel finit par saisir ses clés. Elle les serra dans son poing, en laissant une clé se défaire entre son majeur et l’annulaire. Son arme de fortune faite. Elle frappa avec la pointe de sa clé autant de fois qu’elle put sur le bras qui enserrait son cou. Elle sentit la prise se desserrait rapidement avant que son bras soit à son tour immobilisé et son cou de nouveau saisie. *Ah oui c’est vrai… Deux bras…* Elle était tellement absorbé par la répression de son pouvoir, qu’elle avait omis ce détail…ou bien sous-estimé l’intelligence de l’homme de Cro-Magnon…Alexiel sentit son corps être soulevé de nouveau, certainement dans l’intention d’être trainer en dehors du bar.

*****
 

Grrr... mais quel connard celui là ! Cette superbe créature était sur le point de lui répondre et voilà qu'il venait tout gâché. Elle lui aurait volontiers foutu son poing dans la tronche pour un tel dérangement. C'était très dangereux de se mettre entre June et la demoiselle qu'elle convoitait, surtout avec un tel manque de respect. Il n'avait, à l'évidence, jamais appris les bonnes manières et comment se comporter en présence d'une dame. Tout ça pour du fric en plus... Un goujat de la pire espèce ! La jeune femme semblait avoir de la répartie, la blonde se tint donc à l'écart. Elle lui aurait prêté main forte si elle l'avait senti en difficulté, ce qui n'avait pas l'air d'être le cas. Au moindre signe contraire, June était prête à foncer dans le tas. Elle était d'une nature extrêmement protectrice, même envers des inconnues. Elle avait été jusqu'à tuer des hommes ayant fait du mal à ses conquêtes ou prétendantes. Bien qu'elle ne se soit jamais fait prendre, sa propre sécurité passait toujours au second plan. Mais la jeune femme qu'elle convoitait ce soir avait l'air de maitriser la situation. La sulfureuse blonde ne put s'empêcher de sourire devant son manège, faisant passer l'homme en face d'elle pour un raciste de la pire espèce. Elle était vraiment douée. June admirait le spectacle avec un plaisir grandissant. C'est alors que l'homme saisit la brune par le bras avec violence. Alors là, grossière erreur Stan ! June allait se lever pour mettre son grain de sel quand la belle demoiselle vint s'étaler sur elle. Hum, la blonde se passa la langue sur les lèvres. C'était loin d'être désagréable ça ma foie. Mais voilà que l'homme l'attirait à nouveau à lui, la faisant se relever. Okay, lui, il commençait à l'énerver sérieusement.

La jeune femme brune fracassa une bouteille de bière sur Stan, et voilà que le combat commença dans le bar. Wouah, elle avait vraiment réussit à foutre un beau merdier. June était impressionnée. La blonde dû d'ailleurs sauter de la table où elle était installée pour éviter deux hommes se battant violemment. Cela ne servit par à grand chose, étant donné qu'elle prit un coup perdu au visage quelques secondes plus tard, venant un autre homme non identifié. Elle porta sa main à sa lèvre endolorie et essuya un filet de sang.

"Hey ! Mais je vais avoir une marque !" lui lança-t-elle

L'homme lui lança un bref "désolé" avant de repartir à ses occupations. June lui donna alors un coup dans le dos qui eut pour effet de le faire se retourner puis lui envoya un violent coup de pied dans les bijoux de famille. L'homme se plia de douleur en tombant au sol. La jeune femme afficha un sourire satisfait et replaçant ses cheveux en arrière. Elle regarda autour d'elle, cherchant la brune du regard. Elle voulait s'assurer qu'elle allait bien. Oh oh, ce n'était apparemment pas le cas. Elle était aux prises avec un gros balourd. Mais il allait la tuer cet enfoiré ! June les rejoignit rapidement et sauta sur le dos du rustre pour le faire lâcher prise. Il ne bougeait pas d'un pouce. Elle réessaya une deuxième fois, puis une troisième. Rahhh, rien à faire. Elle saisit alors une chaise et frappa l'homme de toute ses forces. Il lâcha enfin la jeune femme et fit demi tour, à moitié sonné, vers elle. La blonde recula d'un pas, hésitante le temps d'une seconde, puis le frappa à nouveau avec la chaise en plein visage. Il tomba lourdement au sol. Lâchant la chaise, June se précipita alors vers la demoiselle. Elle ne savait pas trop si cette armoire à glace allait restait longtemps à terre. Elle caressa son visage avec tendresse.

"Venez. Il ne faut pas rester ici."

Elle l'aida à se relever avec douceur. Tout ses gestes avec les femmes n'étaient que douceur de toute façon. Hum, la seule exception était peut-être lors de folles nuits torrides... mais à part ça... Elle se foutait de ce qui avait poussé cet homme à l'agresser. Aucune excuse était valable. Pas pour elle. Les hommes étaient tous des connards finis.

*****
 

La garce ! C’est qu’elle se débattait la petite Diane. La sensation de domination lui plaisait jusqu’à ce qu’elle le frappe a plusieurs reprises en voulant enfoncer ses clés dans son bras. Baby Face avait immédiatement réagis en lui saisissant le bras coupable de rébellion, puis en reprenant sa prise sur son cou délicat avec son autre bras. Sa main large lui assuré une bonne prise, serrant juste assez pour que sa victime puisse suffisamment respirer sans tomber dans les pommes. Baby Face était un spécialiste dans ce genre de prise. Diane n’était pas la première à se retrouver prisonnière de sa poigne d’acier, mais bien l’une des rares qui l’avait un temps sois peu blesser aussi rapidement. Du sang ruisselait de son bras droit à cause de la petite brune. Enfin au moins il la tenait et il n’était pas prêt de la lâcher celle-là. Un sourire réjouit s’afficha sur son visage. Il aimait ça, c’était noël avant l’heure.

Il commença à soulever Diane pour la trainer hors du bar, quand il sentit quelque chose s’agripper dans son dos. Il vit grâce à la glace face à lui que c’était une p’tite blonde qui s’accrocher dans son dos. Une complice de Diane ? Si c’était le cas, cela devait être récent, autrement il l’aurait remarqué la dernière fois qu’il avait affronté Diane au billard. En tout il ne put s’empêcher d’être surpris, il aurait parié que Diane était le genre de personne à bosser uniquement en solo.

Baby Face ne fit pas plus attention a la blonde déchainée qui lui sautait dessus, c’était pas une puce qui allait le déstabiliser. Et puis si elle voulait continuer à s’accrocher à son dos, tant mieux pour lui, il aurait une blonde et une brune pour lui tout seul ce soir. Aaaaah ouiiiii vraiment ! C’était noël et son anniversaire aujourd’hui! Il avait une de c’est veine ! Peut-être devrait-il acheter un billet de loterie ce soir, qui sait… Baby Face sentit une chaise s’abattre dans son dos. Il lâcha Diane et se retourna le regard hagard, avant que la blonde lui assène un second coup qui l’envoya au sol. Finalement ce n’était peut-être pas son jour de chance.

Alexiel menait une lutte intérieur intense. Elle se concentrer à ne pas tuer tout le monde dans le bar. Baby Face méritait peut-être 100 fois de mourir, mais les gens autour d’elle n’étaient peut-être pas dans le même cas de figure. Tout d’un coup elle sentit son corps tomber de nouveau brutalement sur une table de billard. Une grimace de douleur se forma sur son visage. Bon sang qui la traine dehors une bonne fois pour toute et là elle pourrait se défendre proprement. Alexiel n’attendait que ça. Ca faisait bien plusieurs fois qu’on s’amusait à la prendre par le cou et à la plaquer un peu partout. Dans ce cas, les tables de billard avait beau avoir un tapis, les chocs n’étaient pas spécialement amortit grâce à ça.

La table s’effondra sous le choc. Non pas que Baby Face l’ai laissé tomber avec une force phénoménal, ou bien que ses 50 kg tout mouillés se soit d’un coup transformé en tonne, non rien de cela n’avaient autant varié pour que la table s’effondre. Alexiel n’en pouvant plus avait tout simplement relâché une partie de son pouvoir sur l’objet inanimé et en provoqua ainsi la fracture. Elle roula sur elle-même en gémissant un instant et pris le temps de bien respirer. Baby Face ne la tenait plus. Pourquoi ?

Elle sentit une boule de billard sous sa main et la pris aussitôt. Elle avait compris que ce type était têtu et elle comptait bien lui enfonçait dans son crâne épais qu’il aller devoir lui lâcher les baskets. Elle ouvrit doucement ses yeux redevenu normaux et regarda sa main, à vrai dire c’était une bille de huit noir, qu’elle allait lui enfoncer. La jeune-fille sentit alors une main sur son visage. Elle fit volte face prête à fracasser l’objet sur son assaillant. Elle s’arrêta juste à temps pour remarquer que ce n’était pas lui mais une blonde. LA blonde de toute à l’heure. Alexiel resta un moment surprise avec son bras toujours levé et la jeune-femme qui lui caressait le visage *Heing ?!*. Le fait qu’elle saignait n’échappa pas à Alexiel. Etait-ce de sa faute ? Après tout c’était elle-même qui venait de déclencher tout ce chaos. Elle détourna les yeux et aperçut Baby Face à terre avec une chaise lui tenant compagnie. Son regard fit l’aller retour entre la blonde et le pigeon. C’est elle qui avait fait ça ? Malgré le vacarme environnant, la voix de la jeune femme blonde lui parvint aux oreilles.

-Venez. Il ne faut pas rester ici.

Diane baissa son bras et acquiesça. Elle secoua la tête pour se remettre les idées en places. Et se releva seule…avec l’aide de la jeune inconnue. Alexiel se reprit en main. En tenant d’abord faiblement, puis fermement un bras de la jeune femme, elle commença à se frayer un chemin de plus en plus rapidement jusqu’à courir. Un type qui s’effondrait les força à se lâcher. Diane n’avait qu’une idée en tête. La sortie. Elle fit un pas de coté pour laisser l’homme s’étaler, couru, monta sur une chaise, puis une table, attrapa un coca au passage et sauta non loin de la porte. Elle y retrouva la blonde, et par réflexe elle l’attrapa de nouveau par le bras pour à son tour la trainer dehors en buvant le coca. Un réflexe inhabituel et quelques peu déconcertant quand on connaissait la personnalité détaché et quelque peu égoïste de la scientifique. Le sang sur le visage de l’inconnue en était peut-être l’un des facteurs.

Elles arrivèrent rapidement dans la petite ruelle où Alexiel avait garé sa moto. La jeune fille brune finit le coca et jeta la bouteille. Malgré la course, elle se sentait bien mieux grâce au sucre que contenait la boisson. La prise de bec avec Baby Face et son pouvoir l’avait un peu affaiblit. Elle chercha rapidement dans ses poches et sortit un tube de vitamine. Elle ingéra 2 pilules qu’elle mâchât pour accélérer leur temps d’action. Avec le coca ça ferait bien l’affaire pour l’instant.

Diane enfila aussitôt son casque et enfourcha sa moto. Elle sortit ses clés qui étaient toute poisseuses du sang de son dernier agresseur, puis démarra sa moto. Le son des sirènes de police se faisait déjà entendre. Son moteur vrombit. Diane laissa un pied à terre…et attendit que la blonde monte à l’arrière. Première évolution d’une soi-disant « homo-Superior ». Une simple invitation silencieuse. Il ne fallait pas non plus trop en demander d’un coup. Ce n’était qu’un petit pas pour l’humanité, mais un grand pas pour l’associable ingrate qu’elle était d’ordinaire.

-Accrochez-vous bien à moi ! ordonna Diane. Une fois qu’elle sentit la pression contre son corps elle démarra et roula bien une demi-heure dans les rue de New-York avant d’arriver dans un coin tranquille et de s’arrêter enfin loin du dernier bazar provoqué par Alexiel.

*****
 

June fut on ne peut plus surprise de voir la table de billard céder sous le poids de la jeune femme. Étrange. Elle n'avait rien d'un mastodonte pourtant. A moins qu'autre chose ait provoqué cela... Le monde dans lequel elle vivait était définitivement très surprenant. Tout pouvait arriver. On n'était jamais sûr de rien. Ce n'était pas pour déplaire à la belle blonde. Elle aimait les surprises, la nouveauté. Peut-être était-ce la raison de son impressionnant nombre de conquêtes. Elle voulait tout tester, tout gouter. La routine et la monotonie lui faisait horreur. Métro, boulot, dodo... beurk. Voilà pourquoi elle sortait tout les soirs. On tombait toujours sur une situation inattendue, sur une femme intéressante. Et ce soit ne faisait pas exception à la règle.

Elle eut un mouvement de recul quand la brune s'apprêta à lui écraser une boule de billard sur le crâne. Elle s'arrêta, heureusement, à temps. June soupira de soulagement et posa une main sur sa poitrine, autorisant son cœur à reprendre ses battements réguliers. Fiouf, elle lui avait fait une belle frayeur. Elle ne quittait pas de regard de la jeune femme qui semblait un peu perdue. C'était tout à fait compréhensible après l'agression qu'elle venait de subir. La blonde attendait patiemment qu'elle reprenne ses esprits. Cela arriva assez rapidement, la situation l'exigeant, quand elle la vit reposer son arme improvisée et se relever avec son aide. Son étreinte était d'abord faible, tandis que les deux jeunes femmes se frayaient un chemin parmi les tables, puis ferme. Cela ne manqua pas de ramener un sourire aux lèvres de June. C'était comme si elle acceptait enfin pleinement son aide, et non pas par politesse ou à contre cœur. Elle ne voulait réellement. La blonde adorait ça, qu'une femme s'appuie sur elle, se sentir utile, accepté, voulu. C'était différent pour les hommes, elle aimait être voulu mais dans le sens de les faire baver d'envie, sans jamais rien leur donner évidemment. C'est alors qu'un gros balourd s'effondra en face d'elles. June sentit la jeune femme la lâcher pour l'éviter. Grrr... mais quel con ! Elle l'aurait volontiers frappé si elles n'étaient pas pressées. Elle contourna alors les tables de l'autre côté et rejoignit la brune non loin de la porte. C'est alors qu'elle lui attrapa le bras pour l'entrainer hors du bar. Alors ça, c'était encore nouveau. De protecteur, elle était devenu protégée. Cela révélait encore de nombreuses choses, qu'elle n'eut pas le temps d'analyser pour le moment. En tout cas, cela était loin de lui déplaire, elle était encore 'accrochée' à cette superbe créature. Que demander de plus ?

Ah, et bien la réponse était juste devant ses yeux. La jeune femme l'avait amené jusqu'à sa moto. Elle n'avait pas l'air décidée à la laisser en plan. Intéressant. Elle la regarda avaler deux pilules de vitamines avec un léger air interrogateur. Elle ne comprit pas vraiment pourquoi, mais s'en fichait assez à vrai dire. June n'était pas du genre à décortiquer la vie des gens, et encore moins à juger. Chacun était libre de ses actes et de ses choix. Elle regarda la belle brune enfourcher son engin et le démarrer. Les sirènes de police se faisait entendre au loin. Oula, ce n'était pas bon ça. Elle esquissa un sourire et acquiesça d'un petit signe de tête quand la brune l'incita à monter. Heureusement que sa jupe était très courte et relativement ample. Elle n'était ainsi pas gênée pour prendre place. Elle s'apprêtait à saisir les poignées arrières quand la jeune femme lui dit de s'accrocher à elle. Humm, il ne fallait pas lui dire deux fois. June fit glisser ses mains jusqu'au ventre de la brune et se colla langoureusement contre elle, n'accentuant qu'ensuite la pression pour ne pas tomber. Et oui, la belle blonde ne savait pas faire les choses simplement, surtout lorsqu'elle était en très charmante compagnie.

*****
 

Alexiel mis pied à terre et coupa le moteur. Elle attendit que sa passagère descende avant de faire de même. Elle enleva son casque et passa une main dans ses cheveux. Elle jeta un coup d’œil à la blonde qui l’avait certainement sortit d’un mauvais pas, puis s’en détourna rapidement. La marque qu’elle portait au visage faisait naitre un sentiment de… culpabilité ?!

Alexiel fronça les sourcilles en regardant sa tunique blanche. Du sang. Celui de Baby-face. Quelques gouttes écarlates, qui commençaient déjà à s’assombrirent, maculaient sa tenue. Elle ne pouvait supporter de garder cette tenue souillée. Elle n’aimait pas le sang. Pour certains le liquide rouge était excitant, alors que pour elle, il avait juste tendance à le dégouter. Elle aurait pu utiliser son pouvoir pour enlever les tâches, d’ailleurs c’est ce qu’elle s’apprêtait à faire quand elle se souvint de la présence de la blonde. Elle la regarda en coin, ouvrit la bouche pour prononcer quelques mots à son encontre mais finit par la refermer… Alexiel était prise dans un mutisme désespérant.

Elle retourna à ses tâches de sang. Il fallait vraiment qu’elle se débarrasse du sang de Baby-face, le laisser sur elle avait un effet néfaste. Alexiel enleva sa veste en cuir et l’accrocha à l’une des poignées de sa moto. Elle ouvrit le coffre dissimulé dans le siège et trifouilla dedans un instant. Elle en sortit une petite trousse de secoure transparente. D’un mouvement un peu brusque et maladroit, elle l’apposa sur la poitrine de la blonde, la forçant tacitement à la prendre.

-Ca… ça pourrait s’infecter…


Ce n’était as du tout ce qu’elle voulait dire. Alexiel se détourna aussitôt de la blonde. Le sang lui battait aux tempes. *« Ca…ça pourrait s’infecter ??!!! » Mais quelle idiote !!! C’est pitoyable ! Tsss…* Alexiel Kowalsky venait de faire une tentative pour dire trois simples petits mots avec lesquels elle n’était pas tout à fait familière : « je suis désolée ». Echec cuisant.

Elle enleva alors sa tunique blanche, la laissant ainsi en soutien-gorge noir. On pouvait voir un vieux bleu d’une taille conséquente au niveau de ses côtes, mais qui n’était plus douloureux pour la jeune scientifique depuis quelques temps. Sans compter le cou d’Alexiel qui était encore rouge à l’endroit où Baby-face l’avait saisit… Et après on se demandait pourquoi elle n’aimait pas se battre... A part la demoiselle blonde, il n’y avait personne aux alentours. De toute façon Alexiel s’en soucier pas du tout, d’autres préoccupations, tel que comment faire ses excuses à la blonde à coté d’elle, envahissaient son esprit. Alexiel ne se rendait même pas compte à quel point sa rencontre avec Ashley et Nate l'avait quelque peu changé. Comment ça elle pourrait aussi la remercier de l'avoir tiré des griffes de Baby-face ? Il ne fallait pas non plus trop en demander!

Elle sortit une chemise noire du coffre de sa moto, au fond se trouvait entre autre ses deux armes à feu. Et puis d’abord pourquoi elle devrait s’excuser ? Après tout ce n’était pas comme si elle l’avait elle-même frappé. D’ailleurs elle n’aurait pas eut à provoquer tout ce cirque, si la blonde ne l’avait pas interpelé et fait ainsi perdre quelques précieuses secondes de son temps de fuite ! Voilà ! C’était de sa faute, pas de la sienne, donc elle n’avait pas à s’excuser. *Affaire réglé !* Quel don d’auto-persuasion fulgurant. Elle enfila sa chemise, sans la boutonner, et se tourna vers la blonde, pour lui dire sa façon de pensée et l’abandonné ici sans remord. Non mais oh !

Malheureusement toutes ses jolies convictions s’effondrèrent devant le visage de la jeune-femme. A la place d’autres mots légèrement hésitant se firent entendre.

-Ca va ? demanda-t-elle accompagné d’un léger mouvement de tête pour désigner la lèvre de la jeune-femme.

*Et zut ! C’est pas du jeu là !* La jolie brune était comme désarmée devant le visage de la blonde. Alexiel regardait la jeune-femme face à elle, quand tout doucement elle commença à réaliser un point important. Son regard devint plus perçant. Elle commença à détailler la jeune-femme de bas en haut en s’approchant doucement d’elle. Blonde. Elle était blonde ! Bien sure qu’elle l’avait déjà remarqué quand elle l’avait vu. Mais ce point prenait tout d’un coup une nouvelle dimension pour la scientifique.

Cette jeune-femme venait de devenir la pièce manquante qu’Alexiel avait renoncé de chercher aussitôt qu’elle en avait eut l’idée. Et voilà que finalement la solution à l’un de ses problèmes venait naturellement à elle. Elle prit l’une des mèches blonde de la jeune femme entre ses doigts, puis la lâcha avant de reculait légèrement. Un petit rictus naquit sur son visage, ses yeux vibraient de malice. Un plan particulièrement malsain venait de se former dans son esprit.

-Diane Ark… Dis, ça te tentes de gagner 1000 dollars en à peine une heure ?

Elle avait une proposition à faire à la jeune-femme blonde, mais autant commençait par le début en se présentant. Et ce même si c'était sous un faux nom. Alexiel avait tout de même était élevée proprement… C’est d’ailleurs cette éducation qui, dès qu’elle eut prononcée cette phrase, lui imposa un petit poids quelques part dans les profondeurs abyssales de son esprit. Une conscience qu’Alexiel tentait de garder particulièrement muette.

*****
 

June lâcha la belle brune, à contre coeur, pour descendre de la moto. Humm, elle serait bien resté accrochée là des heures durant, son corps contre le sien. Elle regarda la jeune femme passer sa main dans ses cheveux. Hum non, elle ne s'était pas trompé sur sa 'cible' de la soirée. Elle n'aurait pas pu rêver mieux. Elle était, sans nul doute, une des plus belles femmes qu'elle n'ait jamais rencontré. La blonde recula de quelques pas pour laisser la mutante s'affairait autour de sa moto. Voilà qu'elle enlevait sa veste... intéressant. Surprise par son geste, June attrapa la trousse de secours qu'elle posa sur sa poitrine. Elle esquissa un sourire quand elle lui dit que sa blessure pourrait s'infecter.

"On s'inquiète pour moi ?" dit-elle avec un petit sourire joueur

June la taquinait. Mais elle était touchée par la considération de la jeune femme. Malheureusement, la blonde n'était vraiment pas du genre à prendre soin d'elle. Enfin, elle prenait soin de son apparence, de son look, de son sex-appeal... mais pas de sa santé. Elle ne connaissait pas la prudence, ni la modération. Elle vivait tout à fond, quel qu'en soit les conséquences. Cela lui avait apporté pas mal d'ennuis pendant son adolescence. A l'âge de 14 ans, elle trainait déjà dans les bars les plus louches qui soit. Elle eut la chance de tomber sur un groupe de motards qui la prit sous son aile, sinon... Dieu sait où elle aurait fini. Ces bikers furent les seuls hommes que June aient jamais aimés. Aucun ne tenta jamais de profiter d'elle, même lorsqu'elle développa ce physique de rêve. Ohh, des réflexions douteuses bien sûr, mais jamais un geste de travers. Bref... elle ne s'était jamais soucié de son bien être, elle n'allait pas commencer maintenant.

De plus, il avait quelque chose de bien plus intéressant qui se déroulait sous ses yeux. Elle posa négligemment la trousse sur le siège de la moto, son regard ne quitta la belle brune. Elle se passa la langue sur les lèvres, sans se cacher le moins du monde, en la voyant enlever sa tunique blanche. Humm, vraiment magnifique ! Son regard s'assombrit légèrement en apercevant le bleu au niveau de ses côtes. Grrr, qui avait osé frapper un telle créature de rêve ?! Elle la regarda enfiler une chemise noire, sans la boutonner... Décidément, elle avait de la chance ce soir. Elle adorait ce genre de tenue. Elle esquissa un sourire lorsqu'elle se retourna vers elle. Hello gorgeous ! June se passa à nouveau la langue sur les lèvres quand la jeune femme lui demanda si ça allait.

"A merveille." dit-elle avec un sourire

Elle prenait rarement les choses au sérieux. Bien sûr, sa lèvre la faisait un peu souffrir, elle n'était pas une super-héroïne... mais rien de bien méchant. Elle avait connu bien pire au fil des années. Elle n'avait pas eut une enfance des plus heureuse, même si elle n'en parlait jamais. Et elle jouait souvent avec le feu, ce qui lui valu de se brûler à plusieurs reprises. Mais elle ne regrettait rien. Tout comme elle ne regrettait en rien cette petite blessure qui lui avait permit de se rapprocher de la mutante. C'est alors qu'elle sentit le regard de la brune sur elle. Un regard insistant, perçant... Humm, elle adorait ça ! C'était une des meilleures sensations au monde... pour June du moins. Elle la regardait s'approcher lentement, ne bougeant pas d'un millimètre. Elle plongea son regard dans le sien lorsqu'elle vint prendre une mèche de ses cheveux entre ses doigts. Elle se demandait à quoi elle pouvait bien penser. Elle semblait si mystérieuse tout d'un coup. La question de la jeune femme la surpris, il fallait bien l'avouer.

"June." répondit-elle à la présentation "1000 dollars en une heure tu dis ?" June esquissa un sourire malicieux, "Tu sais chérie, je ne fais jamais payer mes faveurs... et encore moins pour une déesse comme toi."

La jeune femme attendit quelques secondes afin de voir la réaction de Diane... puis se mit à rire doucement. Elle la faisait marcher, évidemment. June avait toujours été très joueuse. Elle aimait les sous-entendu, les petites allusions. C'était à la fois amusant... et excitant. La blonde réfléchit alors à la proposition de la jeune femme. Elle devait avouer qu'elle l'intriguait. Elle reprit un air plus sincère.

"Je ne refuse jamais d'aider une jolie fille. Et s'il y a de l'argent à le clef, que demander de plus ?" dit-elle avec un sourire

En effet, June était prête à tout pour aider une jeune femme, et encore plus lorsque celle-ci lui plaisait particulièrement et qu'elle l'avait dans son 'colimateur'. Oh oui, June était prête à tout.

*****
 

June… ainsi donc s’appelait la jeune inconnu. Alexiel nota le détail dans un coin de son esprit, elle qui n’avait pu s’empêcher de se sentir un instant soulagé par le fait que la jeune-femme allait bien malgré sa blessure.

-1000 dollars en une heure tu dis ?

-Oui, 1000$, confirma Alexiel prête à négocier avec la jolie blonde.

- Tu sais chérie, je ne fais jamais payer mes faveurs... et encore moins pour une déesse comme toi.

Alexiel ouvrit la bouche, et la referma à moitié, surprise par la réponse de June. *Hein ?* Elle pencha la tête de coté en fronçant les sourcilles, la bouche légèrement entrouverte. Très terre à terre, elle s’était surtout préparée à négocier durement le salaire de la jeune-femme. D’ailleurs la réponse de June la désarçonnât quelque peu, car son esprit ignorait comment la traiter. A vrai dire elle n’était même pas sur de l’avoir saisie.

Que voulait-t-elle dire ? Alexiel aurait certainement mieux compris les allusions de June, si la demoiselle s’était avéré être un mastodonte d’un mètre quatre-vingt qui la menaçait, comme elle avait été habituée à les subir. Mais force était de constater que June était loin de cette configuration préétablit dans la base de donnée d’Alexiel. La catégorie « relation humaine » laissait encore à désirer dans certains cas de figures, surtout ceux la concernant personnellement, et cela même si elle s’était grandement amélioré ces derniers temps. Une simple erreur de sémantique qui compliquait la compréhension des paroles de la jeune-femme blonde pour le Dr. Kowalsky.

La scientifique n’eut pas le temps de pencher plus en avant son interrogation que June se mit à rire. Ah ! Ca y est ! Alexiel avait saisie ! C’était tout simplement de l’ironie ! La jeune-femme voulait certainement signifier qu’elle n’offrait pas assez pour ses services. Même si elle n’en connaissait pas encore la nature, elle avait du estimer qu’ils n’étaient pas très moralement recommandés, et cherchait donc à en tirer avantage. Ca devait forcément être ça. Mmmm June était coriace en affaire…. Et Alexiel seulement a quelques années lumières d’avoir compris les véritables intentions de sa camarade. Avoir vécut dans un environnement aseptisé de toutes véritables interactions relationnelles n’aidaient pas non plus la jeune-femme. Un ordinateur ne draguait pas…

Alexiel détourna son regard de June… N’empêche elle ignorait pourquoi, mais elle avait bien l’impression que la jeune-femme se moquait d’elle. Il lui avait pourtant semblé que 1000$ était une somme correcte...

- Je ne refuse jamais d'aider une jolie fille. Et s'il y a de l'argent à la clef, que demander de plus ?

Le regard perçant d’Alexiel se reposa de nouveau sur June. Donc finalement 1000$ suffisait ? Mmmm Alexiel avait décidément du mal à cerner la jeune-femme. Elle ne répondit rien et retourna dans sa tour. Son regard devint plus lointain, elle s’adossa contre sa moto en croisant les bras, levant la tête au ciel puis ferma les yeux. Alexiel réfléchissait…

-Ok…

Alexiel se tourna brusquement vers June et repris la petite trousse de secoure inutilisé par June.

-Tout d’abord, va falloir arranger ça.

Elle désigna d’un mouvement de tête la blessure de June et commença à ouvrir la trousse pour en prendre le nécessaire. Alexiel prit le menton de la jeune-femme entre ses doigts pour le faire pivoter et observer la blessure.

-Je ne crois pas qu’il devrait y avoir de marque ou de cicatrice permanente, prononça-t-elle en commençant à nettoyer la blessure et par la même occasion atténuée cette vision qui la perturbait. Ses gestes étaient précis, elle en avait malheureusement l'habitude... Si tu as de quoi, c’est le moment de te refaire une beauté. Elle débuta ensuite à expliquer ce qu’elle attendait de June.

-Y a un bar aux alentour de Brighton Beach… le quartier russe… Ce que je souhaite c’est que tu y entres, et que tu te diriges vers le barman. Un grand type au crâne rasé, avec un bouc et un tatouage au cou. J’ai besoin que tu le distrait environs 14 minutes et 38 secondes… Il adore uniquement les blondes aux yeux bleu… donc ça devrait pas être difficile d’attirer son attention. Il est impératif qu’il ne te quitte pas des yeux. Je sais qu’il aime le catch, les vieux westerns et les modèles réduits de train, si tu le lances sur l’un des sujets il devrait étaler tout seul sa science…

Alexiel ne disait pas tout. Elle savait qu’elle aurait du donner toutes les informations à la jeune-femme, comme par exemple que le bar dont elle parlait n’était pas un bar anodin, au contraire. Il n’était qu’une façade à une succursale de bookmaker avec qui elle avait eut quelques « démêlés »… Et que le barman en question n’était pas vraiment un barman mais plutôt quelqu’un chargé de la « sécurité des biens ». Il passait son temps à regarder un écran sous son bar, qui diffusait comme programme les différentes caméras de surveillance. En particulier celles pour surveiller l’entrée où les gains étaient provisoirement gardés… Il était tant pour certain de payer la facture.

-Je suppose que tu ne parles pas russe... parce que ça pourrait grandement aider... Enfin si tu acceptes, ça pourrait aider.


Le vent souffla, Diane passa une main dans ses cheveux et entreprit de finalement boutonner sa chemise l’air un peu préoccupé… Etait-elle sur de vouloir embarquer June dans cette histoire… ?

*****
 

June observait la jeune femme avec intérêt lorsqu'elle se posa contre sa moto pour réfléchir. Cette femme l'intriguait. Elle semblait vraiment dans sa bulle. Aucune réflexion ou gêne face à l'allusion purement sexuelle qu'elle avait fait tout à l'heure. C'était... rare. Elle se demandait même si elle l'avait comprit. Elle ne disait rien, elle était juste là, la tête levée vers le ciel, les yeux clos. Décidément très spéciale. La belle blonde n'avait aucune idée de la tournure qu'allait prendre la soirée, et elle adorait. Ah, Diane se décida enfin à bouger... pour s'occuper d'elle. Hum, elle ne pouvait qu'apprécier. June failli lui dire qu'elle n'avait pas besoin de soin, mais se rétracta quand elle vit la jolie brune s'y appliquer. La jeune femme regardait la mutante intensément, d'abord ses yeux noisettes, puis ses lèvres, si pleines, si appétissantes. Elle était si proche, ses mains sur son visage lui envoyait de très légers frissons... Humm, elle s'imaginait déjà des choses pas très catholiques avec elle. Mais Diane se recula bien vite, trop vite à son goût.

June réprima un soupir et fouilla dans son petit sac en bandoulière. De quoi se refaire une beauté ? Quelle question... Évidemment, la belle blonde ne sortait jamais sans. Elle attrapa un miroir de poche et son rouge à lèvres. Elle jugea des 'dégâts' en se regardant dans la petite glace et entreprit de se remaquiller, tout en écoutant les explications de la jeune femme. Distraire un mec ? Alors là, elle ne pouvait pas trouver meilleure en la matière que June. Non seulement elle excellait dans ce domaine, mais elle adorait ça. Elle aimait chauffer les gens, hommes comme femmes. Sauf que les hommes restaient bien souvent sur leur faim. Les rares fois où elle acceptait les faveurs d'un homme, c'était pour jouer les mante religieuse. Autant dire que le prix était plus qu'élevé. Elle valait bien ça, non ? Il ne devait pas la quitter des yeux. Rien de bien difficile, la sulfureuse blonde attirait déjà naturellement les regards, alors qu'elle voulait vraiment se faire remarquer... c'était mé-mo-rable. La jeune femme esquissa un sourire devant le timing que lui expliquait Diane. 'Environ' 14 minutes et 38 secondes. En effet, cela était très approximatif... Elle se retint de faire une réflexion que le brune aurait pu mal prendre. June rangea ses affaires dans son sac. Son rouge à lèvres cachait presque entièrement la blessure, on n'y voyait que du feu. Elle esquissa un sourire quand la jeune femme déplora qu'elle ne parlait pas russe.

"Non, en effet. Mais ne t'inquiètes pas, j'ai bien d'autres atouts."

Oh oui, ça elle n'en manquait pas. Elle avait, d'abord, était remarquablement gâté par la nature. Elle était sublime, le savait, et en jouait énormément. Et puis, elle était la séduction et le sex-appeal faite femme. Tel un caméléon, elle savait s'adapter à chaque situation, chaque environnement, chaque caractère, chaque personnalité. June aurait pu être psychologue, réellement. Elle savait comment les gens autour d'elle se comportait, elle comprenait très rapidement ce qu'ils désiraient, ce qui les faisaient vibrer. Un don, en quelque sorte. Elle remarqua d'ailleurs l'air préoccupé de Diane lorsqu'elle boutonna sa chemise. Murff, elle aurait bien apprécié la vue encore quelques instants...

"Ça sera un jeu d'enfant." lui affirma-t-elle avec un sourire

June regarda autour d'elle. Elles étaient dans une petite ruelle, non loin d'un axe principal. Hum, il était préférable pour le plan de la brune, quoi qu'elle veuille faire, qu'elles ne soient pas vu ensemble. Il réfléchit quelques secondes pour aboutir à la solution la plus simple.

"Je vais prendre un taxi, ça sera plus pratique."

Elle attendit l'approbation de la jeune femme avant de commencer à s'éloigner. Elle s'arrêta au bout de quelques pas, un sourire sur le visage, puis revint vers Diane et lui colla un baiser sur les lèvres.

"Pour me porter chance." dit-elle avec un sourire charmeur

Elle s'éloigna de nouveau puis se retourna pour lui lancer un "Et ne m'oublies pas, hein ?" suivit un clin d'œil, avant de disparaitre au coin de la rue.

June, tout charme dehors, arrêta rapidement un taxi qui l'amena à destination. Tout ce qu'elle espérait, c'était que Diane ne lui fasse pas faux bond, qu'elle ne se paye pas un bar rempli de machos en rûte pour rien. Et oui, les femmes étaient sa force, mais aussi sa faiblesse. Elle ne pouvait rien refuser à une femme. Elle tentait de garder le jolie visage de Diane à l'esprit en entrant dans le 'charmant' établissement. Ahhh, ce qu'on ne ferait pas pour une femme... Elle n'eut aucun mal à repérer le barman. Bon, il y avait le bar évidemment, la description de la brune était on ne peut plus fidèle, mais surtout... les yeux de l'homme s'écarquillèrent et sa langue serait tombé au sol s'ils avaient été dans un cartoon de Tex Avery, à la vue de la blonde. Oh oui, ça allait être un jeu d'enfant. La jeune femme esquissa un sourire et alla s'asseoir à un coin du comptoir, de façon à ce que le barman doive presque tourner dos à la salle pour la regarder. Il ne tarda pas venir prendre sa commande, les yeux brillants déjà d'envie. Trop facile...

" Une vodka avec des glaçons, chéri." dit-elle d'une voix sensuelle

Elle vit le barman déglutir légèrement avant de s'affairer à préparer son verre. Il revint à peine quelques secondes plus tard. June le remercia en lui effleurant doucement l'avant bras. Elle sourit intérieurement en le sentant frissonner. Dieu qu'elle aimait jouer ! Elle lança doucement la conversation sur les sujets banales tout en sirotant sa vodka. La blonde tenait très l'alcool. Elle en avait l'habitude à vrai dire. Trainer dans les bars depuis votre plus jeune âge peut avoir cet effet. June s'aperçut rapidement que le barman se foutait de ce qu'elle racontait et était fixé sur sa plastique. Elle sourit en se passant la langue sur les lèvres et attrapa un glaçon dans son verre à présent vide. Elle s'amusait à le sucer lentement, à le faire courir sur ses lèvres de la façon la plus décontracté qui soit. Rien de vulgaire, de trash, juste... sensuel. Elle sentait l'homme en face d'elle complètement captivé. Elle finit par se lever d'un bond et s'asseoir directement sur le comptoir, croisant lascivement les jambes, prétextant d'être ainsi à sa hauteur. Le barman pouvait surtout se rincer l'œil à loisir. June s'appuya contre le mur qui était au bout du bar, l'homme la regardant faisant donc complètement dos à la salle. Charmeuse, la belle blonde posa sa main sur son épaule pour s'extasier devant ses muscles.

"Humm, j'adore. Tu devrais faire du catch." dit-elle en se mordant la lèvre

Ting, pas conne la petite. Elle avait bien apprit sa leçon. Comme Diane l'avait prévu, le barman partit dans un discours interminable. Le regard langoureux de June, et sa fausse admiration semblaient lui donner des ailes. Il était complètement focalisé sur elle. Il s'imaginait sans doute avoir touché le gros lot. S'il savait...

*****
 

-Non, en effet. Mais ne t'inquiètes pas, j'ai bien d'autres atouts.

Alexiel hocha la tête toujours aussi pensive. Elle n’était pas aussi sur que June sur les débouchés de la soirée. Elle aimait agir en sachant d’avance là où elle mettait les pieds. Alexiel avait en horreur les surprises, car elles étaient rarement agréables. Elle aimait clairement planifier méticuleusement ses projets. Or son plan comptait plusieurs inconnus, dont la plus grande se trouvait être June. Alexiel manquait de temps. De temps pour résoudre ses inconnus. De temps pour se préparer correctement. Et surtout de temps pour réunir l’argent dont elle avait estimé avoir besoin dans les prochains jours…

- Ça sera un jeu d'enfant.

Pendant un instant Alexiel fut tenté de croire aux paroles de June. Elle la regarda droit dans les yeux, essayant d’évaluer si elle pouvait ou non lui faire confiance. June répondit elle-même en partie aux interrogations de la scientifique, en proposant de prendre un taxi. Alexiel acquiesça. Les probabilités de réussite n’étaient toujours pas aussi élevées qu’elle l’aurait espéré, mais Spitfire décida de tenter le coup. Il fallait simplement qu’elle accepte le fait qu’elle envoyait certainement June à l’abattoir.

-Oui, il vaut mieux éviter que quelqu’un nous voit ensemble. Diane regarda sa montre. Je serai au bar à 23h30 donc il faudrait que tu commences à t’occuper du barman à 23h36. Dès qu’il y aura de l’agitation quitte les lieux. Rendez-vous dans 2 heures au café Solemn Hour dans l’East Village. T’aura ton argent, en attendant… Alexiel sortit de son soutien-gorge de façon équilibré, une partie de l’argent chaudement gagné, voilà une avance et de quoi payer le taxi… A tout à l’heure.

June commença alors à s’éloigner pour sortir de la petite ruelle où Alexiel s’était garé. Elle commença à enfiler sa veste en cuir avec appréhension quand elle sentit quelque chose… Quelque chose de chaud… doux… et sucrée… s’apposer sur ses lèvres.

Le temps que la mutante comprenne, June s’était déjà éloignée d’elle, laissant ainsi derrière elle une Alexiel surprise et la bouche entrouverte. Pour lui « porter chance » avait elle cru entendre.

- Et ne m'oublies pas, hein ?

Alexiel resta figé un instant avant d’hocher mécaniquement la tête. June finit par disparaitre de son champ de vision. Alexiel porta lentement sa main à ses lèvres… Le bruit d’objet métallique qui heurta le sol la fit sursauter. Alexiel se retourna promptement vers l’origine du bruit... Un simple chat faisant les ordures.

Elle ne comprenait toujours pas pourquoi June l’avait embrassé. Car c’était bien ça n’est-ce pas ? June n’avait pas trébuché pour tomber malencontreusement sur ses lèvres… Elle prit sa tête entre ses mains et s’accroupit. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Que venait-t-il donc de se passer?

Alexiel sentait que cela devait certainement avoir une signification anthropologique sociale et culturelle cruciale mais ne parvenait pas à la trouver. Peut-être était-ce une coutume de ce monde pensa-t-elle… Encore une fois, Alexiel ne s’y était pas du tout attendu, les motifs de June lui restant obscure… La scientifique n’aimait pas les questions sans réponses. Elle toucha une dernière fois ses fameuses lèvres avant de se relever. Ce n’était pas le moment de se poser ce genre de question. Elle enfourcha sa moto. Direction Brighton Beach.

Alexiel se gara à une rue du bar. Elle passa à pied devant le bar, une casquette noire sur la tête, ses mains gantées dans les poches de sa veste en cuir fermée. En un coup d’œil, elle put apercevoir à travers la vitrine, une blonde prenant un verre que lui avait rapporté un barman. Alexiel fut satisfaite par cette vision et fit le tour du bâtiment. Elle s’enfonça dans une petite ruelle mal éclairée qui finissait dans une impasse. Juste assez spacieuse pour potentiellement accueillir une petite fourgonnette si on manœuvrait correctement pour se faufiler entre le mur et les deux bennes à ordures qui envahissaient l’espace restreint.

Arrivée au bout de l’impasse, la casquette d’Alexiel, pris la forme de son masque sous le regard violet de la scientifique. Elle examina la porte qu’elle devait franchir pour s’introduire. Celle qu’utilisaient les bookmakers pour faire sortir l’argent fraichement acquit. La configuration des lieux leur permettaient d’éviter une embuscade. Alexiel prit soins de court-circuiter la caméra qui ne faisait que surveiller sans enregistrer. Les mafieux n’étaient pas complètement stupides. Elle fronça les sourcilles, entrer serait délicats sans ameuter tout le monde. La porte était solide et lourde. Un peu plus que ce qu’elle avait estimé. Les plaques de métal qui la recouvraient donner un avantage certain au mafieux en accroissant leur protection contre les agressions extérieures.

Alexiel était sur le point de prendre une décision quand la porte s’ouvrit dans un grincement. Instinctivement, elle recula dans un coin en profitant de l’obscurité pour se cacher. L’homme s’adressa en russe à ses collègues et repoussa la porte sans la refermer. Il sortit une cigarette et commença à la fumer sous les éclats de voix amusées qui s’échappaient de l’entrebâillement. C’était sa chance… Chance… elle repensa au baiser porte bonheur de sa nouvelle associée. Mais oui ! C’était ça, June devait être une mutante certainement capable de manipuler les probabilités comme la sorcière rouge. Intéressant… Elle nota que c’était à vérifier si elle finissait cette nuit, vivante et entière…

L’homme expira une bouffée de cigarette en continuant de lui faire dos. Alexiel frappa d’un coup de pied le creux de son genoux droit, lui faisant ainsi perdre l’équilibre en arrière. Spitfire l’attrapa aussitôt, en coinçant son cou dans le creux de son bras. La scientifique maintint ainsi la pression sur les jugulaires de sa victime qui se trouva dans un équilibre instable, incapable de se défendre jusqu’à l’évanouissement. Elle tira le corps dans un coin, puis pénétra à l’intérieur un peu essoufflée par l’effort.

Elle longea le couloir, en s’approchant vers une première porte d’où provenaient les voix bruyantes. Elle jeta un coup d’œil. Les hommes de mains jouaient au poker en regardant des courses de lévrier que leur vieux poste tv diffusait. Elle continua son chemin dans le couloir qui finit par bifurquer. Elle avança prudemment et jeta un coup d’œil. Un homme se tenait devant la porte. Au aguets. Alexiel se cacha, réfléchissant. Elle enleva finalement son masque, enleva sa veste en cuir qu’elle posa par terre et déboutonna à moitié sa chemise en la froissant, puis baissa la tête de façon à ce que ses cheveux cachent son visage. Elle s’aventura dans le couloir en titubant tout en s’appuyant contre le mur et en marmonnant quelques phrases en russes.

L’homme réagit immédiatement, en sortant son arme qu’il pointa sur elle, avant de la ranger d’un air plus qu’agacer. Encore une p*te qui se retrouvait là où elle n’avait rien à faire. Aussi stone que l’homme qui lui avait donné sa dose. Combien de fois allait-il devoir les rappeler à l’ordre. S’ils veulent s’en taper une qu’ils aillent deux rue plus loin au lieu de les « commander » ici, ou bien qu’ils s’enferment bien à l’étage. Il faudrait qu’ils songent à investir dans des colliers. Dans leur langue maternelle, il ordonna à la fille de déguerpir avant qu’il lui en mette une… Rien à faire, elle était complètement « pêté ». Il tendit la main dans l’intention de la repousser, mais elle disparut d’un coup de son champ de vision. Il avait fait une erreur, en entendant sa langue maternelle, il n’avait pas fait plus attention à la fille autrement il aurait remarqué que quelque chose clochait… Comme sa tenue…

Alexiel s’était baisser dévoilant un bâton télescopique qu’elle avait préalablement planqué dans sa manche et qui se déroula d’un mouvement sec. Elle frappa le coté extérieure du genou, réduisant sa mobilité, la cuisse, touchant ainsi l’artère principale, puis juste en dessous des cotes, lui coupant ainsi la respiration, avant de l’achever d’un coup de coude au niveau du menton en pivotant rapidement. Assommé, il s’effondra. Elle confisqua son arme.

Son masque reprit forme autour de son visage. Elle récupéra ses affaires et pénétra dans la pièce que l’homme gardait. Deux hommes, l’un à l’aspect chétif et l’autre plutôt enrobé, faisaient les comptes.

-Bougez, criez et je vous tue…

Ils levèrent leurs mains en signe de soumission devant le 9 mn qu’elle avait emprunté et braquait à présent sur eux. Spitfire s’approcha d’eux, et les frappa tour à tour à la mâchoire, les envoyant dormir un peu. Elle commença aussitôt à se servir en remplissant un sac de sport. Elle prit la part que les bookmakers lui devaient, plus un petit extra pour avoir essayé de l’avoir en lui volant l’argent qu’elle avait gagné en pariant. Plus encore un autre extra pour les frais. Dans la précipitation, Alexiel ne vit pas qu’elle n’emportait pas uniquement de l’argent…

Elle sortit de la pièce juste à temps pour entendre un des précédents hommes de main se plaindre de l’absence d’un de leur « kamarad » qui bloquait la nouvelle partie. Des cris d’alerte se firent entendre quand le corps fut retrouvé inconscient dans un coin. Alexiel filait déjà dans le sens opposé…

Elle finit par débouler dans la cuisine inactive du restaurant. Le chef regardait la télé en mâchouillant un chewing-gum. Il fit volte face pour voir une poêle s’abattre sur sa joue… ses pieds ne décolèrent pas du sol. Spitfire lui offrit sans plus attendre son plus beau revers. Il s’écroula… Elle alluma alors tout les brûleurs des gazinières laissant ainsi échapper le gaz…

Non ce n’était pas possible. Non il ne se faisait pas attaquer. Personne ne s’était introduit ici. Qui serait assez taré pour venir se servir dans les caisses de la mafia ? Vladimir courait avec 2 de ses hommes pour faire le tour et atteindre l’entrée « public » du bar. Les autres étaient sur les talons du ou plutôt des indésirables. Ils allaient prendre en tenaille les intrus en leurs bloquant toutes voies de retrait. Pour avoir mis hors d’état de nuire deux de leur hommes de mains, ils devaient être plusieurs… à moins que se soit un super mutants, oh dieu faite que se soit un voir plusieurs super mutants afin d’avoir une excuse valable à présenter au boss.

Vladimir déboula dans le bar alors que cet idiot de Boris comptait fleurette à une blonde sur le comptoir. Il avait bien choisit son jour. Il fulmina et le rappela à l’ordre en l’attrapant par le col de son t-shirt pour lui faire violemment embrasser le comptoir. Durant ce temps un de ses hommes se pencha sur le comptoir pour voir les écrans de surveillance. Trois caméras était manifestement hors service. Arme en main, ils se précipitèrent tous vers une porte de service qui menait vers les cuisines et l’arrière salle où avait lieu les paris. Boris les suivit avec un fusil à pompe qu’il cachait habituellement sous le comptoir.

-Là ! Grigori s’apprêta aussitôt à tiré sur la silhouette qui s’échappait de la cuisine dans laquelle lui et Filipp venaient d’entrer. Pourtant aucune détonation ne se fit entendre, seulement une douleur aux côtes lui parvint. Il regarda Filip qui venait de lui donner un coup de coude après avoir pris son arme par le canon l’empêchant ainsi de tirer. Traitre !

-Tu veux peut-être tous nous faire sauter ! Fillip se précipita pour couper le gaz. Bordel t’as le nez tellement plein de coke que t’a rien sentit !

Le cuisinier se releva des coups de poêle d’Alexiel en s’aidant du plan de travail. Il prit l’un de ses hachoirs avec une expression de rage non dissimulé.

-Ce soir c’est carpaccio !

Ils sortirent tous de la cuisine pour tomber nez à nez avec leurs collègues venant du bar…

Alexiel jurait. Au lieu de sortir par le bar, comme l’était son intention au départ, elle se ravisa et longea le couloir en courant avant de prendre les escaliers. Le fait que des hommes de mains armé en venait était effectivement dissuasive… Et puis… sa complice devait peut-être encore s’y trouver. Si elle passait par là, Alexiel était sur qu’ils n’hésiteraient pas tirer. Doutant fortement sur sa capacité et celle de June à résister aux balles, fuir dans la direction opposé lui semblait une bonne idée.

Elle monta deux étages, avant de s’enfoncer dans un nouveau couloir. Elle entra dans la troisième porte choisie au hasard… Un homme et une femme en plein sport de chambre, sursautèrent quand la porte s’ouvrit violemment. L’homme se jeta sur son arme qui jonchait quelque part dans le tas de ses affaires au sol. Il tira… Trop tard. Alexiel avait déjà pris son élan et porté ses bras en croix, pour protéger son visage et sauter par la fenêtre qui se brisa sans mal grâce à son pouvoir.

Spitfire heurta le mur face à la chambre avant d’entamer sa chute dans cette même ruelle qu’elle avait emprunté pour s’introduire dans les lieux. Des morceaux de brique la suivirent dans sa chute sous l’effet de son pouvoir qui avait en partie amortit le choc. Résultat, elle avait peut-être mal et aurait certainement un nouveau bleu à sa collection, mais pas de fracture. Alexiel finit par atterrir sur le dos en percutant l’une des bennes à ordure. Ce fut le sac de sport remplit de billets qu’elle portait dans son dos qui la sauva.

Elle termina enfin par terre… En vie. Alexiel toussa et souffla de soulagement. Du moins durant une fraction de seconde. Elle entendait les hommes hurlaient au dessus d’elle, l’un deux sauta pour la rejoindre… mauvaise idée. Ses jambes et son bras droit fracturés lui rappelleraient durant plusieurs semaines. Les autres tirèrent sans plus de cérémonie. Tant pis si l’une de leurs balles atteignaient leur collègue.

Alexiel se releva sous les coups de feu et couru en zig-zagant un peu au début, plus à cause du faite qu’elle était encore un peu étourdit par sa chute que pour éviter d’être touché. Elle sortit de la ruelle sordide et fonça vers sa moto. Elle grimpa et démarra sans le moindre regard en arrière sur le vent de rage et de panique qu’elle avait laissé chez les mafieux russes. Comment allaient-ils expliquer tout ça à leur patron ?

Une fois sure que personne ne la suivait, Alexiel se rendit à la gare de New-York où elle loua une consigne pour déposer son butin. Elle fila aux toilettes où elle se changea. Diane enfila la tenue qu’elle portait un peu plus tôt dans la soirée. Elle se débarrassa du sang de Baby face avec son pouvoir plus efficace que n’importe quel détachant. Elle passa sa main sur le bras qui avait heurtait le mur et souffla. Première fois qu’elle usait de son pouvoir comme amortisseur en concentrant les atomes pour qu’ils absorbent le choc à sa place… Bon d’accord c’était aussi la première fois qu’elle sauter du haut de 2 étages. Sous l’adrénaline et la peur on avait parfois des idées intéressantes. Elle nota cette nouvelle possibilité à explorer plus tard.

Ce fut avec un quart d’heure de retard et une faim de loup qu’elle arriva au lieu de rendez-vous prévu avec June. Alexiel avait pris un engagement. Inconsciemment elle espérait à la fois la présence et l’absence de June… tout d’un coup elle avait plus d’appréhension à croiser le regard de la jolie blonde que de voler de l’argent à des mafieux. De ses yeux perçant, Alexiel chercha la blonde, avant de se dirigeait vers une table au fond du café…

*****
 

Oh oh ! Là, ça sentait le roussi ! June vit un grand russe en pétard débouler dans le bar et se diriger vers son 'nouvel ami'. Il l'engueula sévèrement avant de lui éclater la tête contre le comptoir. Outch, ça devait faire mal ça. La belle blonde ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire en apprenant qu'une femme était en train de se faire la malle avec leur pognon. Diane, ça ne pouvait être qu'elle. Malheureusement, cette petite marque de satisfaction n'échappa pas à Boris... Il avait vraiment les yeux rivés sur elle en permanence ce con ! La jeune femme descendit du comptoir en recula lentement lorsque le barman attrapa son fusil pour suivre ses potes. Parfait, elle pouvait donc prendre la poudre d'escampette. Elle se dirigeait vers la sortie lorsqu'elle entendit le canon du fusil s'armer, et une voix masculine lâcher un très distinct : "Pétasse !" Et... merde... Ce cher Boris avait apparemment préféré rebrousser chemin afin d'avoir une petite explication avec elle. Elle soupira. Son quota de chance était épuisé pour la soirée semblait-il. Elle se retourna pour voir que l'homme la tenait effectivement en joue. Bon, pas de panique, June s'était sortie de situations bien pires. Okay, elle n'avait pas d'exemple à l'esprit mais... Elle regarda autour d'elle pour apercevoir plusieurs russkoffs pas très commodes. Hum, il allait falloir la jouer fine, très fine. Elle avait du mal à croire que Diane l'ait entrainé dans un plan pareil. C'était quasiment une mission suicide à ce stade là. Elle s'était fait avoir en beauté. Mais hors de question que cela profite à un homme, aussi baraqué et entouré qu'il soit. Elle s'en sortirait, elle s'en sortait toujours. Elle adressa un sourire charmeur à Boris.

"Humm, tu ne vas pas me tirer dessus quand même chéri..."

Une balle alla se loger dans le mur, très près de June. O... kay... monsieur était énervé. Mais le fait est qu'il ne l'avait blessé. Il ne l'aurait pas manqué à cette distance. June laissa les battements de son coeur reprendre leur rythme habituel et s'approcha sensuellement de l'homme. Il continuait de braquer l'arme sur elle mais la jeune femme ne s'en préoccupait pas. Elle s'arrêta à quelques centimètres de lui, le forçant à baisser son fusil. Elle passa sa main sur la joue de l'homme en se mordant la lèvre. Celui-ci lui attrapa le poignet pour le serrer très fort. God, il avait une poigne de fer, June souffrait mais ne le montrait pas. Elle allait surement avoir un beau hématome d'ici peu de temps.

"Du calme, chéri. Je sais, j'ai étais une vilaine fille." dit-elle avec une petite moue joueuse. "Mais je suis prête à me racheter..." L'homme commença à relâcher la pression sur son poignet. "Comment ?" lâcha-t-il. June se passa la langue sur les lèvres. "Humm, je crois que tu as très bien compris." dit-elle en baissant les yeux sur son propre corps, au cas où ça ne serait pas assez clair. "Je ferais tout ce que tu veux." Le regard du barman se mit alors à briller. "Tout ?" demanda-t-il. La belle blonde se mit sur la pointe des pieds. "Tout !" vint-elle lui souffler chaudement à l'oreille

L'homme lâcha alors son poignet pour la saisir par le bras et la trainer jusqu'à la réserve. La pièce était mal éclairé, à l'abri des regards et possédait une porte de sortie. Parfait. Boris la poussa avec force à l'intérieur, si bien qu'elle se cogna sur le coin d'une étagère en métal, lui ouvrant légèrement l'épaule. Mon sang, elle allait vraiment être pas belle à voir s'il continuait comme ça. L'homme se retourna pour poser son fusil sur un bureau à proximité et bloquer la porte accédant au bar avec une chaise. Il ne voulait certainement pas être dérangé. June n'aurait pas fait mieux elle même. Le barman se rapprocha d'elle pour l'attraper pas les cheveux et l'obliger à se relever. La belle blonde posa une main sur son torse.

"Tout doux mon beau. Je suis consentante, je te rappelle."

Mais l'homme avait l'air bien trop énervé pour que cela se passe en 'douceur'. Il voulait lui faire payer ce qu'elle avait fait, tout en profitant de ses faveurs. June allait devoir agir vite si elle voulait se sortir de cette merde. Il vint alors poser ses lèvres sur les siennes pour forcer un baiser. La jeune femme se laissa faire, non sans dégout, afin qu'il baisse sa garde. Elle approfondit même sensuellement leur étreinte pour couper toute pensée rationnelle dans l'esprit du mastodonte. Il lâcha la prise sur ses cheveux, complètement envouté, pour passer ses mains poisseuses sur son corps de déesse. June continuait le baiser avec 'passion', profitant de ses longues secondes pour attraper le couteau papillon dans sa petite sacoche. Elle le déplia d'un geste expert et le planta de toutes ses forces dans les bijoux de famille du barman. Celui-ci laissa échapper une longue plainte douloureuse en s'écroulant au sol, se tenant l'entre-jambe. La jeune femme esquissa un sourire et fit mine de pousser un cri de plaisir. Grisant par terre, il essaya de l'agripper en maugréant. Il était encore vif ce salaud, il fallait faire gaffe. Elle l'évita de justesse et lui donna un coup de pied bien placé qui le fit crier à nouveau... ce à quoi June répondit par un nouveau cri de plaisir à son tour. Ses potes de l'autre côté pensaient qu'il était en train de se taper cette déesse blonde, et ça l'amusait terriblement. Elle attrapa le fusil sur le bureau lorsqu'il s'apprêta à appeler ses 'kamarad' à l'aide. Elle fit 'non' de la tête en pointant l'arme sur lui. Il était à sa merci. Humm, qu'elle aimait ce sentiment ! Elle se plaisait à le frapper du pied pour lui extraire des plaintes de douleurs, ce à quoi elle unissait toujours ses fausses manifestations de plaisir... jusqu'à ce qu'il se réagisse plus. Il avait perdu tellement de sang, qu'il avait fini par perdre conscience. Chochotte ! Elle posa le fusil et s'approcha en jouant avec son couteau. Tuer ou ne pas tuer, telle était la question. Elle hésita un moment avant de ranger sa lame. Elle avait tranché dans le vif, si jamais il survivait, c'était bien pire de vivre sans son 'engin' que de mourir pour un homme. Elle sortit une clope, qu'elle alluma, et s'assit au sol, contre le mur en face du corps inanimé. Elle fumait paisiblement en regardant son 'œuvre'.

"Je dois te remercier. J'ai vraiment pris mon pied." dit-elle en le regardant

Elle se releva, une fois sa cigarette terminée, et sortit sans histoire par la petite porte donnant dernière le bar. Une fois à l'air frais, elle s'arrêta une seconde pour souffler un grand coup. C'était pas passé loin cette fois. Elle s'en sortait plutôt bien : une entaille à l'épaule, un hématome au poignet et un autre au bras... sans compter sa lèvre ouverte quelques heures plus tôt. Il y avait des soirs comme ça... Son amour des femmes la perdra.

La jeune femme se rendit ensuite au point de rendez-vous fixé par Diane. Elle parcourut le café du regard et aperçut la brune installée à une table au fond de la salle. June s'arrêta un instant au comptoir pour commander une vodka. Une fois servie, elle attrapa son verre et la rejoignit. Elle s'assit sans la regarder ou presque et avala une gorgée d'alcool. Ce n'était pas du luxe après l'horrible goût de Boris qu'elle avait encore dans la bouche.

"Simplement le distraire hein ?" lâcha-t-elle en regardant son verre. La blonde leva enfin ses beaux yeux bleus sur Diane. "Tu savais que tu m'envoyais à la boucherie, n'est-ce-pas ?" demanda-t-elle le plus calmement du monde

June se laissa tomber en arrière contre sa chaise et s'alluma une nouvelle cigarette. Elle prit une bouffée, qu'elle rejeta ensuite sensuellement dans l'air.

"Je me dis que ma prestation valait certainement plus que prévu..."

Diane ne s'attendait peut-être pas à la revoir, surtout en un seul morceau. La blonde était un peu contrariée. Elle détestait être utilisée, mais en même temps, son intérêt pour la jeune femme en face d'elle ne faisait qu'augmenter. Il fallait un sacré cran pour aller piquer du fric à la mafia... même si était presque prête à la sacrifier pour ça. Très compliqué. Mais June aimait les situations complexes. Voilà pourquoi elle était en face d'elle... et non partie de rage à l'autre bout de la ville.

*****
 

Personne. June n’était pas là. L’avait elle raté ou n’était-elle pas encore arrivée ? Avait-elle réussit à s’en sortir ou bien avait-elle était prise ? Etait-elle tout simplement en vie ou non … Des gaufres ou du pain perdus pour commencer ? Suivit d’un steak frites peut-être, le menu qu’elle parcourait était assez appétissant. Autant d’interrogations qui allaient et venaient dans son esprit.

De toute façon pourquoi devrait elle se soucier le moins du monde du sort de June ? Après tout ce n’était qu’une étrangère n’est-ce pas ? Et puis certainement qu’une humaine. Finalement elle ne devait pas manipuler les probabilités ou alors ne devait pas être spécialement puissante. Leur camp était naturellement établit. Alexiel était l’élite, l’évolution, le futur… Oh avec un milkshake fraise, et… un jus d’orange. Oui c’était une bonne combinaison. Diane fit signe à la serveuse pour qu’elle prenne sa commande… Et June ? Une fille dans un bar. Un contrat à durée déterminée. Quelqu’un qu’elle avait sciemment utilisé pour son propre profit. Elle n’avait pas survécu ? Tant pis, ce n’était que de la sélection naturelle. Pas de quoi en faire tout un plat n’est-ce pas ? Elle n’était pas responsable.

Alexiel pris son téléphone portable et composa un numéro. Une voix rocailleuse finit par répondre au bout de trois sonneries.

-Vous avez ce que je vous ai demandé ?... Bien, je serai là dans 2 jours… Oui, avec le reste de l’argent…

La scientifique raccrocha, pensive avant d’être convainque d’avoir agit comme elle le devait, se dédouanant ainsi de toutes responsabilités. Un puissant don d’auto-persuasion…

Pourtant Alexiel ne put s’empêcher de regarder l’entrée lorsqu’elle aperçut la porte s’ouvrir… fausse alerte. Simplement un homme qui prit place à une autre table. C’était trop tard. Elle ne viendrait pas. La serveuse commença à lui apporter ses gaufres et son milkshake. A quoi s’attendait-elle ? A ce que June apparaisse miraculeusement ? Qu’elle entre dans le café en un seul morceau puis… puis qu’elle se dirige vers le bar pour prendre… un verre de vodka, vu la bouteille du serveur, et qu’ensuite… et qu’ensuite elle se dirige droit vers elle ?! June avait survécu ?!

Alexiel suivit du regard la blonde qui vint s’installait à sa table. Elle était bien vivante. Un peu « abimée » mais rien qui ne semblait gravissime. La scientifique bu quelques gorgées de son breuvage à base de lactose. C’était… inattendu. Spitfire avait déjà enterré la blonde sous son rôle de confrériste-rebelle avant de l’enfermer dans une petite boîte quelques part dans les tréfonds de son esprit. Elle et toutes les questions qu’elle avait bien pu soulever depuis leur rencontre. Voilà qui compliquait les choses.

- Simplement le distraire hein ? Tu savais que tu m'envoyais à la boucherie, n'est-ce-pas ?

-J’avais dit Brighton Beach, pas Coppa Cabana, répondit Alexiel posément, avec son habituel rictus bien souvent agaçant et en soutenant le regard de June. Brighton Beach était connu pour être à la mafia russe, ce qu’était Little Italy pour la mafia italienne… Certes on pouvait considérer qu’Alexiel avait mentit par omission, mais elle estimait avoir laissé assez d’indices sur la nature de ses activités pas très franchement légales.

Alors que June commença à fumer, Alexiel prit la sauce de Tabasco et en aspergea ses gaufres déjà recouverte de sirop d’érable. Elle ignora l’odeur de la cigarette et s’abstint de faire une remarque. Principalement à cause des blessures apparentes qu’elle aperçut au moment de s’exprimer. A la place, elle se contenta de refermer ses lèvres sur la paille de son milkshake.

- Je me dis que ma prestation valait certainement plus que prévu...

-J’ai l’air de quoi là ? D’être la Réserve Fédéral ? Un deal est un deal. On négocie avant, pas après. Le regard d’Alexiel était implacable. Elle baissa les yeux sur ses gaufres et commença à en couper un bout. Toutefois, je t’accorde… disons une prime pour tes frais médicaux. 3000 $ en plus des 1000 prévues pour tes services. Alexiel releva les yeux sur June. C’était bien plus que nécessaire. Mais assez pour se racheter ? Elle mangea la première bouchée de ses gaufres au sirop d’érable assaisonné de Tabasco… Délicieux.

Alexiel était rassurée. Son flegme était revenu, ainsi que sa raison. Peut-être était-ce le fait d’être dans un lieu public. D’être parvenue à ses fins et d’être encore en vie. Ou bien qu’elle s’était rappelé sa véritable mission, ce que le monde était, et qu’elle venait de comprendre que June était « responsable ». Alexiel ne l’avait forcé en rien. Elle avait accepté le job pour de l’argent sans poser de question. June rentrait enfin dans un schéma comportemental qu’elle reconnaissait.

*****
 

June était bien confortablement installée contre le dossier de sa chaise. Elle savourait sa cigarette tout en observant la belle brune. Son regard n'avait rien de lourd ou de pervers, comme celui d'un vieux macho. Non, pas de cela chez elle. Il était appréciateur, elle la détaillait sans complexe, prenant plaisir à imaginer le corps que les vêtements de Diane dissimulaient. Elle avait déjà eut un bel aperçu dans la ruelle, et elle mourait d'envie d'en voir plus, de toucher cette peau qui semblait si douce. Et le gout de ses lèvres lors de ce baiser volé, elle n'arrivait pas à l'oublier. Mouarf, il fallait qu'elle se calme... sinon elle allait la violer là, en plein milieu de ce café. Elle eut besoin de toute sa volonté pour se re-concentrer sur leur conversation. Elle ne put s'empêcher de poser ses beau yeux bleus sur les lèvres de la mutante durant quelques secondes. Coppa Cabana ? Avait-elle bien senti un sarcasme ? Oui... cela y ressemblait fort.

"Hum, tout le monde n'est pas aussi familière avec les repaires de malfrats que vous très chère."

En effet, June n'était que très peu attirée par ce milieu machiste. Des hommes pensant avec leur flingue et leur pénis, confondant bien souvent les deux d'ailleurs. Beuh, très peu pour elle. Elle avait en horreur ce genre de personnages. La belle blonde ne connaissait donc très peu ce monde mafieux, tout simplement car c'était très loin de l'intéresser. Son intérêt allait seulement pour les choses qu'elle aimait. Logique me direz-vous. Elle pouvait vous énumérer les boites les plus branchés, leur emplacement, leur prix, leur clientèle. De même pour les clubs de strip-tease, avec les noms de chaque fille, leur 'spécialité' et don particulier. Ce qui la passionnait en somme. La jeune femme esquissa une légère grimace en voyant Diane napper ses gaufres de Tabasco. Original, chacun ses gouts... Elle pencha légèrement la tête sur le côté en observant les lèvres de la brune se refermer sur sa paille. Celle-ci lui lança encore quelques phrases 'assassines'. Elle lui offrait encore plus de fric. Cela n'était pas pour lui déplaire. Mais... June posa son index sur le bord de l'assiette de la jeune femme et y collecta un peu de sirop d'érable avant de porter son doigt à sa bouche pour déguster le petit liquide sucré, sensuellement, avec gourmandise. Elle esquissa un sourire et se passa la langue sur les lèvres.

"Tu ne comprends toujours pas, n'est-ce-pas ?"

Diane avait l'air d'être une femme intelligente, peut-être même d'être très intelligente. Cette manière de tout rationaliser, sa façon de parler, de se comporter avec les autres. Oui, June comprenait très vite les gens. Elle devait probablement être un mystère pour la mutante. Et pour cause, la belle blonde n'avait rien de rationnel, elle suivait ses envies et ses pulsions. Elle marchait à l'instinct et rien d'autre. Diane avait l'air complètement paumée. Elle décida donc d'expliquer les choses plus 'clairement'.

"Je n'ai pas fais ça pour l'argent... même si je ne crache pas dessus." Okay, la brune avait l'air encore plus perdue. Autant y aller franco, c'était la seule qu'elle pourrait comprendre apparemment. "Je l'ai fais pour toi, chérie. Je ne peux rien refuser aux jolies filles... et tu es, d'une beauté absolument renversante." dit-elle d'une voix chaude et sensuelle

On pouvait difficilement faire plus clair. June aimait complimenter les femmes qu'elle trouvait à son gout. Elle aimait les voir réagir à ses propos, les voir rougir, les voir sourire, ou même s'indigner parfois, lorsqu'il s'agissait d'hétéros converties et très peu tolérantes. Elle avait expérimenté toutes les réactions possibles. Et... elle ne pouvait pas s'en passer. C'était une véritable drogue.

*****
 

Alexiel prit une nouvelle gorgée de sa boisson. Elle fixait June, persuadé qu’elle céderait devant sa proposition. L’argent était une bonne valeur. Simple observation qu’Alexiel avait pu faire.

Elle observa June prendre un peu de son sirop d’érable et le porter à ses lèvres. Alexiel déglutit, puis fixa son plat en aspirant sa boisson. June pouvait être la personne la plus propre du monde, cela n’empêcherait pas les phobies d’Alexiel de prendre le pas. En particulier lorsque cette dernière pouvait parfois apercevoir les bactéries depuis les premières apparitions de son pouvoir. Elle frissonna à cette pensée.

Depuis qu’elle était dans ce monde, Alexiel menait un combat acharné contre elle-même, ses habitudes, ses manies et autres obsessions. Elle faisait au mieux pour s’en sortir. Seulement parfois certaines choses semblaient insurmontables. Certains jours étaient plus dure que d’autre. Elle posa sa fourchette avant de la reprendre de façon hésitante, prenant ainsi son courage à deux mains. *Je peux le faire*

"Tu ne comprends toujours pas, n'est-ce-pas ?"

Alexiel ne quitta pas des yeux son plat, fourchette en mains, elle réunissait toute sa volonté pour toucher de nouveau son assiette. Effort qui ne dura pas longtemps, elle posa sa fourchette et pris une nouvelle gorgée de son verre.

"Je n'ai pas fais ça pour l'argent... même si je ne crache pas dessus."

Alexiel releva les yeux sur June. Elle en avait presque oublié l’existence, tant elle était plongée dans son défi du jour. Elle fronça les sourcilles en penchant légèrement la tête d’un air interrogateur. Comment ça elle n’avait pas agit pour l’argent. Ce n’était pas possible… oh ! A moins que se soit par vengeance ?... Dans ce cas là, June aurait était mieux informé sur la nature de Brighton Beach, du moins c’est ainsi que Alexiel concevait une vengeance… Si ce n’était ni l’appât du gain, ni le désir de vengeance, qu’est-ce qui avait bien put motiver June. Alexiel était de nouveau perturbée par le comportement de la blonde.

"Je l'ai fais pour toi, chérie. Je ne peux rien refuser aux jolies filles... et tu es, d'une beauté absolument renversante."


Jolie fille ? Etait-ce vraiment une raison logique valable ? La mine d’Alexiel resta toujours aussi intriguée. Elle comprenait de moins en moins June. La scientifique chercha dans sa bibliothèque de scénarios la signification des paroles de sa voisine… Difficile, elle n’avait jamais vécut ou vraiment vu ce genre de situation… Elle en arriva au caissier de la cafétéria à l’université de New-York.

Tout les lundi midi, alors qu’elle passait à heure fixe, le jeune-homme lui offrait sa boisson. Quand un élève s’en était plaint en demandant la raison de ce traitement de faveur, le caissier avait tout simplement répondu de son air blasé « promotion spéciale pour les jolies-fille qui viennent régulièrement, maintenant avance crétin tu bloques la file ». Elle qui pensait que c’était seulement une offrande en reconnaissance de sa supériorité indéniable, Alexiel était resté un instant stoïque face à cette réponse. Elle n’avait pas non plus essayé de comprendre les raisons d’un simple caissier à mi-temps, prenant l’explication de la promotion comme postulat. Surtout que c’était durant sa période où toute sorte de bons de réduction ou de promotion, la fascinait. Elle les collectionnait et les classait méticuleusement, en utilisant uniquement ceux qu’elle avait en plus de trois exemplaires.

Alexiel détailla sa voisine de table. Mmmm June ne portait pas l’uniforme du caissier et ne faisait pas de promotion …Sa tante lui avait bien dit qu’être une jolie-fille apportait des facilités sociale… Sociale… Oh ! Alexiel arqua un sourcille quelque peu ébranlé par la conclusion de ses pensées.

-Est-ce que tu essaye de dire que…que… tu es …une cheerleader ?!

Alexiel avait eut l’occasion de fréquenter ce spécimen particulier de la civilisation américaine… et ceux en portant leur uniforme. La scientifique frissonna d’horreur. Depuis ce jour, Alexiel avait une sainte horreur des vêtements en synthétique.

Une longue histoire qui impliquait, une tante désireuse de prendre en photo sa nièce adoré en tenue de chearleadeur, un conseiller d’orientation névrosé, la nécessité d’obtenir une unité de valeur physique impliquant un sport d’équipe afin de validé son diplôme de fin d’étude et faire son entrée au MIT, un oncle zélé qui considérait que lire un livre en tenue de sport dans les gradins n’était pas participer à l’entraînement, une douzaine de pimbêche dont une qui avait pris Alexiel en grippe, un nez cassé, quelques orgueils et fierté piétinés, des boissons énergétiques, un défi et une speudo-victoire.

De cette expérience, Alexiel avait appris plusieurs choses. Premièrement, quelques mouvements de gym comme des saltos arrière, qu’elle n’avait jamais plus utilisés jusqu’ici. Deuxièmement, que comme les gremlins qu’il ne fallait pas nourrir après minuits, il fallait donner ni sucre, ni café ou autre excitant à une cheerleader. Troisièmement qu’elle n’aimait pas les gens trop joyeux, et pire que tout des gens excessivement joyeux qui portent du synthétique. Et quatrièmement, que les cheerleader basaient leurs relations et appréciations d’autrui, sur son apparence physique, son argent, son appartenance dans l’ordre sociale de l’établissement scolaire, son apparence physique, sa capacité à colporter des rumeurs et son apparence physique. D’après la capitaine de l’équipe, Alexiel était « plutôt jolie » et la nièce du générale, donc elle pouvait être prise dans l’équipe malgré le caractère… « spéciale » de la jeune scientifique.

June était blonde, comme la majorité des cheerleaders. Sa complice se maquillait, comme toutes les cheerleaders. Les ongles de June étaient impeccables, avec une dentition parfaite. En dépit de cette soirée, la jolie blonde semblait prendre soins d’elle avec un IMC* qui à vu d’œil semblait plus que correcte. June l’avait aidé à cause de son apparence physique et ensuite pour l’argent, ce qui semblait être aussi en accord avec les jugements de valeur et priorités d’une cheerleader. Etant indifférente à la mode, la scientifique ne pouvait juger de la tenue de June. Alexiel voyait tout de même suffisamment de similitudes pour considérer June comme faisant partie de « la meute » en dépit du fait qu’elle n’en portait pas l’uniforme. Logique, les heures de cours étaient déjà finit depuis longtemps, et puis les uniforme se portait durant les « représentations public»…

Encore une fois Alexiel faisait totalement fausse route aveuglé par son autisme. Si Valentin, son compagnon cybernétique, était déjà opérationnel, il aurait certainement su guider la scientifique dans les méandres des relations humaines. Malheureusement ce dernier se remettez de la dernière expérience d’Alexiel.

-Oh mon dieu, s’exclama Alexiel de façon dépité en portant sa main sur son front, je ne peux pas croire que je sois déjà tombé si bas… elle s’apprêtait à laisser échapper une remarque peu agréable quand la serveuse décida de mettre son grain de sel… ou plutôt renverser un grand jus de canneberge sur Alexiel. La scientifique sursauta et se figea de stupeur quand le reste du liquide toucha le sol.

La serveuse se répandit en excuses. Alexiel prit quelques serviettes sur la table et commença à s’essuyer le visage, puis son haut dans un mutisme inquiétant. La tache de jus de canneberge ne partait pas, au contraire. Finalement elle lança les serviettes sur la serveuse… ainsi que le reste de son milkshake, ce qui représentait deux gorgées. Il y eut d’abord un moment de silence… puis frustrée, se fut la carafe d’eau et son jus d’orange qu’elle déversa coup sur coup sur la serveuse abasourdit… Une réaction de la part d’Alexiel, d'une très grande maturité et digne des criminelles rebelles les plus sanguinaires ! Elle se leva de table et fila vers les toilettes d’une démarche raide.

-Non mais ça va pas ?! Vous êtes complètement malade ! S’exclama la serveuse.

Alexiel fit demi-tour, la serveuse recula, Alexiel pris son plat et le jeta aux pieds de la serveuse, l’assiette se brisa, puis la jeune-fille brune alla définitivement aux toilettes. A peine la porte poussé, elle retira avec empressement son haut ce qui finalement lui prit plus de temps que si elle l’avait fait calmement. Une fois fait, elle commença à frotter frénétiquement sa tunique sous l’eau, dans un tourbillon de sentiments confus et presque hypnotisée par cette seule action.

Ce n’était peut-être pas le moment de faire une crise qui pouvait sembler excessive d’un point de vue extérieure, mais qui avait beaucoup de sens pour Alexiel. A vrai dire ce n’était même pas le bon monde pour faire une crise et se faire remarquer inutilement. Les lumières des toilettes clignotèrent, un halogène grilla, un second se brisa et tomba en partie sur le sol, alors qu’Alexiel continuait de frotter sa tunique, le regard brillant d’une couleur violette…

*****
 

O... kay... Une cheeleader... Alors là, elle devait bien avouer que c'était une première. On ne lui avait jamais sorti une chose de ce genre. Elle se demandait même où Diane avait pu aller chercher une explication pareille. En quoi son comportement faisait pensait à une vulgaire pom-pom girl gesticulant pour les beau yeux d'une bande de mufles en rûte ?! Beurk, ça l'écœurait rien que d'y penser... toutes ces magnifiques jeunes femmes encourageant une équipe de stupides machos. Quel gâchi ! Toujours est-il que June resta muette face à la question, rhétorique apparemment, de la jeune femme. C'était à son tour d'être complètement paumée face à la brune. Elle était d'ordinaire très douée pour cerner les gens, mais là... la mutante sortait totalement des standards. Elle n'avait jamais vu quelqu'un avec un tel raisonnement. Il y avait certainement une logique quelque part, celle de Diane, mais cela échappait complètement à la blonde. Mais d'un côté, cela n'était pas pour déplaire à June. Elle aimait les personnes différentes, les marginaux... celles qui avaient une manière d'agir et de penser en dehors des normes de notre société. Peut-être était-ce parce qu'elle se considérait elle-même comme une de ces personnes, mais surtout, car cela lui offrait un bien plus grand défi. Séduire une jeune comme Diane sera extrêmement compliqué, long, éprouvant voire même impossible. Mais elle ne renoncera pas sans se battre, sans tout essayer.

June fut d'ailleurs sortie de ses pensées par les élucubrations de la jeune femme, interpellant le ciel, se lamentant d'être tombée si bas... La blonde fronça les sourcils à ses propos, légèrement offensée. Elle s'apprêta à se 'défendre' lorsque la serveuse renversa un verre sur la femme à sa table. Elle resta coi quelques secondes avant d'attraper les serviettes de la table d'à côté pour essayer d'aider la pauvre Diane. Elle assista ensuite, impuissante, au défoulement de la jeune femme sur la serveuse en question. Dieu qu'elle détestait voir deux femmes se 'battre' ainsi ! Ça lui brisait le cœur. La blonde se leva à la suite de la mutante et évita de justesse le plat que Diane vint jeter aux pieds de l'employée mécontente.

O... kay... Deuxième surprise... Elle comprenait de moins en moins cette jeune femme. Et bizarrement, enfin pas vraiment lorsqu'on connaissait June mais, elle l'attirait d'autant plus. Elle alla s'enquérir de l'état de la serveuse en lui apportant quelques serviettes. Celle-ci lui répéta que son amie était folle, qu'elle allait appeler le patron et la faire virer du café. June dû user de toute sa douceur pour la calmer et apaiser la situation.

"Je suis vraiment désolée. Mais je vous prie de l'excuser, ce n'était pas contre vous." dit-elle d'une voix chaude à la jeune femme. Cette dernière soupira un "Mais ouais, bien sûr" montrant clairement son scepticisme, "Je vous assure, on... hum... " dit-elle d'un air douloureux, qui eut pour effet d'interpeller la serveuse qui ajouta un "Vous... quoi ?". June sourit intérieurement avant de continuer sur le même ton "On a eu des problèmes ce soir." dit-elle avant d'exploser plus clairement ses blessures à la jeune femme, qui ne pu s'empêcher de laisser échapper un "Oh mon dieu !". June poursuivit "Cet énervement était simplement la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Pardonnez-la... s'il vous plait." L'employée acquiesça et June dû ruser pour qu'elle n'appelle pas la police, prétextant qu'elles sortaient justement toutes deux du commissariat.

Fiouf, décidément, Diane lui donnait du fil à retordre. Deuxième fois qu'elle couvrait ses fesses aujourd'hui. Mais le ciel semblait prêt à l'en remercier. Alors qu'elle entra dans les toilettes pour aller voir comment allait son 'amie' de la soirée, sa vision fut immédiatement attirée par le corps dénudé de la jeune femme, au fond de la pièce. Seconde fois en quelques heures. Miam, elle n'allait clairement pas s'en plaindre. Ce n'est qu'ensuite qu'elle remarqua l'état des lieux, des morceaux de verre au sol, un halogène presque par terre, qui pendait au milieu de la pièce. Quel merdier ! Elle avança prudemment, se demandant ce qui avait bien pu se passer et aperçu alors le regard de la jeune femme concentrée sur sa tâche. Un regard d'un violet très net, et très pure.

"Wow !" June ne put s'empêcher de sourire. "Sexy ! Je savais que tu étais différente, très... différente..."

Diane était donc une mutante, cela ne faisait à présent aucun doute. C'était probablement elle qui avait démoli les lumières. Mais, au fond, cela ne changeait par grand chose pour June. C'est la personnalité de la brune qui l'intriguait, sa mutation ne faisait qu'ajouter encore un facteur des plus attrayant. Le regard de la blonde croisa alors un miroir. Elle afficha une légère grimace. Elle n'avait, en effet, pas eu l'occasion de se voir réellement depuis son 'altercation' avec monsieur le barman. Ses blessures semblaient avoir 'empirées'. Les hématomes présents à son poignet et son bras étaient maintenant d'un mauve très foncé. Quand à la blessure à son épaule, résultant d'une violente poussée contre une étagère en fer, elle avait l'air plus profonde et étendue qu'elle ne l'aurait cru.

"Merde... il m'a pas loupé ce con..." grogna-t-elle à voix basse

Fini les photos et les stripteases pour un petit moment on dirait. Quoi que... avec un bon maquillage... Boah, elle verrait bien sur le moment. Pas vraiment du genre à s'attarder sur sa personne, June se hissa sur le rebord auquel était incorporé les éviers, se reconcentrant sur Diane.

"Au fait... pour ton information..." dit-elle avec de croiser sensuellement les jambes, "Je ne suis pas cheerleader." dit-elle avec un sourire

La mutation de la jolie brune, son 'pétage de câble', tout semblait passer au dessus de June. Elle était revenue à leur conversation initiale, comme si de rien n'était...
 
*****
 

La tache écarlate sur la tunique d’Alexiel, commençait à s’écouler dans le lavabo sous les effets des frictions acharnées de la scientifique et de son pouvoir. Plus la tâche s’effaçait, plus Alexiel reprenait conscience.

-Wow ! Sexy ! Je savais que tu étais différente, très... différente...


-J… June…

Biensure elle avait vu cette structure moléculaire s’approcher en dépit du fait qu'elle ignorait à qui elle appartenait, jusqu'à ce qu'elle reconnaisse la voix de la jeune blonde. Même si elle semblait retrouver son calme, son pouvoir lui s’était déjà un peu trop emballé. Alexiel avait fait un effort pour ne pas soumettre la jolie blonde au même sort que les halogènes. Elle demeurait trop proche d’elle. La jeune scientifique se prit la tête entre les mains sous une expression de douleur en tenant toujours son haut mouillée, et recula.

A chaque fois qu’elle réprimait son pouvoir la douleur prenait place en elle. Avant elle n’avait aucun contrôle et le laisser « s’exprimer », mais plus elle apprenait à le maitriser, plus il devenait puissant. Elle le sentait. Comme elle sentait quand une vague montait en elle sous l’influence d’une émotion forte. Elle le réprimait et il s’accumulait. La jeune fille brune respirait bruyamment, tentant de dompter son pouvoir. Elle essayait de se concentrer sur quelques équations, mais ce n’était pas suffisant, le barrage tenait difficilement. Elle entendit de nouveau la voix de June.

- Merde... il m'a pas loupé ce con...

Alors une pensée traversa l’esprit d’Alexiel. Il y avait trop de « pression », peut-être que pour éviter que le barrage explose, il valait mieux ouvrir les vannes afin de réguler son pouvoir. Oui. Peut-être qu’il valait mieux tout simplement laisser échapper une partie de son pouvoir de manière contrôlé plutôt que de le retenir jusqu’à ce qu’il explose de façon chaotique. Elle pouvait tout simplement laisser cours à son pouvoir dans ces toilettes… Sa vision capta la structure moléculaire de June qu’elle analysa un instant. Ce n’était qu’une humaine. Une humaine qui en savait déjà trop sur elle. La logique voudrait qu’elle s’en débarrasse de façon définitive. C’est certainement ce qu’aurai fait Elhonna, après l’avoir utilisé, il l’aurait poignardé….

-Au fait... pour ton information...Je ne suis pas cheerleader.

Les paupières close, elle inspira. Alexiel avait prit sa décision. Les halogènes remontèrent au plafond en une seconde, suivit d’autres morceaux de verres qui se greffèrent de nouveau sur leur provenance d’origine. Les lumières clignotèrent un instant avant de se stabiliser. Les tâches et l’eau que contenait sa tunique s’évaporèrent. Les fissures qu’elle avait pu créé se refermèrent rapidement. Ce n’était pas suffisant. Réparer les dégâts qu’elle avait provoqués lui avait demandé plus d’effort que pour les créer, mais il restait encore de la « pression » à évacuer. Les paupières toujours closent, sa vision psychique de son environnement se tourna de nouveau vers June. C’était si facile de détruire, tuer… La tête légèrement abaissée, Alexiel lâcha sa tunique en s’approchant de June, et posa l’une de ses mains au niveau de son épaule, et l’autre à 2 centimètres de l’endroit où sa blessure prenait fin.

-Il n’y a aucun mérite dans la facilité…
chuchota Alexiel, plus envers elle-même que pour June. C’est ce que son oncle lui avait bien souvent rabâché.

Les paupières close elle se concentra. C’était bien la première fois qu’elle faisait ça sur un être-vivant. Il y avait bien plus de données à prendre en compte. La plaie était une blessure de second degré, qui entrainerait certainement une cicatrice, au vu du mécanisme de guérison initié qui était de seconde intention*. Alexiel se concentra pour réduire la plaie et commencer à la refermer peu à peu. Ayant les nerfs à vif, June sentait parfaitement la douleur qui en résultait. La scientifique tenait fermement June afin d’avoir une surface de travail à peu près stable. Les atomes bougeaient suffisamment d’eux-mêmes, qu’il était déjà compliqué de ne pas se perdre dans la multitude de flux qui parcourraient la structure moléculaire de la blonde.

Après quasiment une longue minute, Alexiel relâcha June et se tint penché au dessus d’un des lavabos. Elle avait quelque peu la nausée, mais en ce qui concernait l’emballage de son pouvoir, tout était revenu à la normal. Elle reprit son souffle, la sueur commençait à perlé sur sa peau à croire qu’elle venait de courir. Ses yeux retrouvèrent peu à peu leur couleur ordinaire. Alexiel avait horriblement faim et soif. Elle se rinça le visage à grande eau et attrapa sa tunique qu’elle enfila. Elle soupira et regarda autour d’elle. C’était la première fois qu’elle réparait au lieu de détruire lors d’une crise. Une sorte de sentiment d’accomplissement commençait à éclore en elle devant ce fait inattendu.

-Laisse-moi voir…

Alexiel prit de nouveau l’épaule de June sans vraiment attendre son avis. La zone était rosit et reprenait déjà sa couleur naturelle. La plaie n’était plus qu’une coupure fine d’à peine deux centimètres et peu profonde comme une griffure inoffensive. D’ici deux ou trois jours il n’y aurait pas grand-chose à regarder. Alexiel n’avait pas osé aller plus loin sentant sa concentration diminuer, elle avait préférer laisser le métabolisme de June faire le reste. Finalement cette soirée lui avait permis d’apprendre plusieurs choses sur elle-même. Par contre quelques interrogations restaient en suspend.

-Avec ça et l’argent on est quitte ? Si tu n’es pas une cheer-leader, j’ai encore du mal avec tes motivations. Est-ce qu’avoir un physique plaisant suffit à obtenir ce qu’on veut ? Il suffirait donc d’avoir de l’argent et un bon physique ? Alexiel regardait franchement June, les sourcilles légèrement froncé, posant une véritable question sur le fonctionnement de cette société à laquelle elle était confronté. Elle faisait vraiment un effort de compréhension. Je peux comprendre pour l’argent mais pour le physique… je pensais que cette valeur n’avait d’importance que pour les hommes… les cheerleader... et les vielles personnes…

Son regard se perdit alors qu’elle méditait sur cette nouvelle donnée. Elle savait que les apparences pouvaient influer certains choix, mais à ce point pour prendre le risque de la suivre dans un repaire de mafieux… Elle ignorait si ce comportement s’appliquait uniquement à June ou au reste de la population de cette dimension... A vrai dire elle sentait ou plutôt avait vu qu'il y avait quelque chose d'étrange dans le métabolisme de la blonde, mais ne savait pas encore si cela était relaté ou non à son comportement. C'était la première fois qu'elle voyait un tel chose.

*****
 

June ? Et oui, c'était bien elle. Toujours là où il y avait une jolie fille, d'autant plus si elle paraissait différente des autres, ou en détresse. Diane semblait être un peu des deux. Bon, différente cela allait de soit, mais en détresse, la brune avait l'air de l'être un peu, malgré elle... Du moins, c'est ce que le sixième sens de June lui dictait. Il n'avait rien de rationnel, elle était juste très douée pour 'analyser' les personnes autour d'elle. Un soupçon d'inquiétude envahit la belle blonde en voyant Diane reculer à sa vue, une expression évidente de douleur sur son doux visage. June ne put s'empêcher de faire un pas vers elle.

"Hey ! Ça va ?" demanda-t-elle, soucieuse

Oui, réflexe et question stupide. Il était évident que cela n'allait pas. La blonde détestait ça, voir une femme souffrir. Une boule s'était formé dans son estomac, elle ne s'habituerait jamais à ce spectacle. Cela lui faisait toujours autant mal. Elle n'expliquait pas cette sensation, cette réelle souffrance de voir une autre femme avoir mal. Cela relevait presque du don d'empathie. Mais un don d'empathie sélectif alors, qui ne marchait qu'avec les femmes. Un homme pouvait crever devant elle, elle ne ressentait rien. Une femme se sentait mal, et elle était dans tout ses états.

C'est alors qu'un fait incroyable se produit. Les dégâts causés par la mutante semblaient se réparer d'eux même. Les halogènes remontaient au plafond, les fissures se refermaient. June regardait autour d'elle, stupéfaite. Elle n'avait jamais rien vu de pareil. Elle posa enfin son regard vers Diane, concentrée, avant de regarder à nouveau la pièce, intacte. C'était tout simplement incroyable. June était difficilement impressionnable, mais là, elle était littéralement bouche bée. Elle ne sentit même pas Diane s'approcher d'elle. Elle haussa un sourcil de surprise en la voyant enfin face à elle. Elle esquissa un sourire à sa vue, ne pouvant s'empêcher de se passer la langue sur les lèvres devant sa tenue légère. Elle inspira doucement en sentant ses mains se poser sur sa peau. Des images non catholiques commençaient à envahir son esprit. Elle se demanda une seconde ce que le murmure de Diane signifiait avant de repartir dans ses 'fantasmes'. Ils furent rapidement interrompu par une violente douleur dans son épaule. Mon dieu ! Qu'est-ce-qu'elle était en train de faire ?! June avait l'impression que l'on remuait un couteau dans sa plaie, et pas de manière métaphorique ! Elle se tenait à la brune de toutes ses forces. Elle avait rarement eut aussi mal de toute sa vie. Elle ne put retenir un cri de souffrance intense, qu'elle essaya d'étouffer en enfouissant son visage dans le cou de la brune.

Elle ne saurait dire combien de temps cela avait duré, mais Diane la lâcha enfin. La belle blonde tomba à genoux au sol. Elle respirait péniblement, tentant de reprendre ses esprits. Elle n'était qu'une humaine après tout, il y avait des limites à ce qu'elle pouvait endurer, même si elle ne l'admetterait jamais. Elle passa une main tremblante sur son épaule, pour vérifier ce qu'elle commençait déjà à sentir. La plaie était refermée, presque entièrement. Elle soupira fortement avant de se relever doucement, s'aidant du lavabo devant elle. Diane revint alors 'à la charge' pour examiner les dégâts. Elle avait l'air satisfaite du résultat. La douleur de June, elle, commençait à se dissiper lentement.

"Merci." murmura-t-elle doucement

La blonde posa ses deux mains sur le rebord de l'évier, s'observant quelques secondes dans le miroir avant de soupirer. Elle qui voulait du changement ce soir, elle avait été servie. Elle se passa de l'eau fraiche sur le visage, son maquillage était waterproof, heureusement, ainsi que sur le haut de sa poitrine et dans son cou. Elle alla chercher une serviette dans le distributeur afin de se sécher doucement, la passant sur son visage, dans son cou et, pour finir, sur le haut de sa poitrine. Elle écoutait, cependant, attentivement les questionnements de la jolie Diane. Si elles étaient quitte ?

"Bien sûr."

June ne croyait pas à ces notions, mais si ça faisait plaisir à la brune... La jeune femme ne faisait jamais rien en attendant une contrepartie, cela lui était égal. Elle esquissa un sourire. Du mal avec ses motivations ? Tout le monde avait du mal avec ses motivations. Personne n'arrivait à réellement à la cerner. La blonde était une énigme à elle toute seul. Diane était bien mal tombée si elle voulait comprendre le monde à travers ses yeux.

"Je ne sais pas pour les autres, chérie. Je suis mon seul point de repère."

Elle n'avait jamais cherché à entrer dans une norme, c'était d'ailleurs tout le contraire. Elle vivait que selon ses propres envies, ses propres désirs. Elle se foutait de cette société, de ses lois et codes de conduite. June était presque à l'opposé de tout ça. Pauvre Diane...

"Je me suis mal exprimée tout à l'heure. Je me fous de l'argent. J'aime aider les femmes, toutes les femmes... et leur physique attrayant n'est qu'un bonus très appréciable."

June esquissa un sourire, elle sentait qu'elle avait complètement embrouillé les neurones de la belle brune face à elle. Elle avait l'impression de parler à une extra-terrestre qui chercherait à comprendre comment fonctionnerait notre monde. Hum... c'était peut-être le cas en fait... Il se passait tellement de choses bizarres ici. Bon, la blonde essaya de rassurer Diane.

"Mais, tu as raison. Je pense que la plupart des gens 'fonctionnent' à l'argent. Et il est vrai que les hommes sont particulièrement intéressés par le physique. A croire qu'ils pensent avec leur pénis. Avec beauté et argent, on peut facilement avoir tout ce qu'on veut... et d'autant plus aux États-Unis."

La jeune femme s'approcha doucement de la mutante. Elle se mordit la lèvre avant d'attraper une mèche de cheveux de la brune et de jouer avec.

"Je suis désolé, chérie. Je suis certainement le pire exemple sur lequel tu pouvais tomber pour tes analyses."

June était pourtant très intriguée par le comportement de la mutante. Elle avait l'impression d'être face à un ordinateur, ou de Supergirl débarquant tout droit de Krypton. C'était étrange, et grisant à la fois.

*****
 

Alexiel fut un instant soulagée que June les considèrent quitte. Un poids venait de s’enlever de ce petit bout de conscience, caché quelque part, sous des couches de physique quantique et de mathématiques, à filer un mal de crâne horrible, à toute personne dite « normale. La jolie blonde fit l’effort de répondre à ses interrogations. D’abord perdu, Alexiel fronça les sourcilles lorsque June se désigna comme seul repère. Mais retrouva une lueur de compréhension lorsqu’elle la rassura sur le mode de fonctionnement standard de cette dimension.

L’humaine s’approcha alors d’elle, saisissant l’une des mèches d’Alexiel. La scientifique, qui était encore pensive, ne releva pas de suite son regard. Ses yeux finir toutefois rapidement par croiser ceux de June. Alexiel se redressa, surprise par la soudaine proximité.

-Je suis désolé, chérie. Je suis certainement le pire exemple sur lequel tu pouvais tomber pour tes analyses.


Une nuance de tristesse traversa fugacement le visage d’Alexiel, qui baissa les yeux au lieu de reculer comme son corps avait débuté à le faire, avant que June ne touche un point sensible sans le savoir.

-C’est juste que… tout est semblable et différent à la fois…

Du jour au lendemain, elle avait été parachutée dans un univers semblable mais totalement différent. Un monde où elle n’avait trouvé aucune trace d’elle-même. Tout les autres avait eut leur double sur cette terre. Mais elle non. Il était plus difficile d’assumer une existence qu’une non existence. Jusqu’ici elle n’avait même pas retrouvé ses parents. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure en espérant ne pas s’être trahis.

Alexiel releva alors les yeux, fixant le regard bleu de June. Son cœur faisait quelque chose d’étrange d’ailleurs. Alors qu’il commençait à se calmer en reprenant un rythme cardiaque régulier, il s’accéléra et vrombit de nouveau. Néanmoins Alexiel mis le phénomène sur le compte de l’effort prit par ses pouvoirs. Les yeux de June avaient quelque chose d’étrange, presque paradoxalement apaisant. Pourtant la scientifique savait parfaitement que June n’était qu’une humaine, elle ne possédait donc pas de supers pouvoirs qui pourraient avoir cet effet...

Elle détailla ce visage dont la peur était absente. Détail qui finit par interpeller Alexiel. Ce n’était pas normal. Non pas du tout. Ce n’était pas comme ça que June devait réagir après les derniers événements. Sa réaction n’était point conforme à celle des foules face à un mutant. Mépris, dégout, peur étaient les expressions qui devaient apparaitre dans ce genre de scénarios. Elle avait étudié des vidéos pour retenir ces éléments.

Pourtant June ne laissait rien paraitre de tout ça. Non pas qu’Alexiel pensait que tout les humains étaient ainsi, c’est juste qu’elle avait rarement eut l’occasion de rencontrer des gens qui n’éprouvaient ce genre de sentiments négative. A croire que June s’amusait à contrecarrer tout ses fondements. D’ailleurs la jeune-femme blonde avait dit un mot qui avait finalement interpelé la jeune Alexiel mine de rien. « Merci. » C’était un mot bien étrange. D’autant plus après qu’elle ait utilisé ses pouvoirs. C’était la première fois que cela arrivait... La première fois que ses pouvoirs lui montraient la possibilité d’une autre voie non vouée à la destruction.

Ce court instant fut alors interrompu par la porte des toilettes qui s’ouvrit, un serveur apparut dans l’encadrement de la porte. L’air inquiet. La serveuse sur laquelle Alexiel s’était défoulée, se trouvait juste derrière lui, regardant la pièce d’un air à la fois curieux et méfiant.

-Est-ce que tout va bien ? Certains clients ont entendu du bruit. Euh… d’ailleurs c’est les toilettes des hommes aux passages… Il indiqua le signe sur la porte d’un sourire gêné.

Alexiel secoua rapidement la tête de gauche à droite, en reprenant ses esprits. Elle observa les toilettes, et effectivement elles étaient dans les toilettes des hommes avec leur pissotière dans un coin de la pièce. Elle s’éclaircit la gorge et se détacha de June en reculant.

-Tout va bien.


Alexiel quitta les toilettes en détournant la tête lorsqu’elle passa devant June. L’appréhension à croiser de nouveau son regard était revenu comme avant l’arrivé de June dans le café. Le peu d’instinct que possédait Alexiel lui ordonnait de fuir June. Sans s’en rendre compte, la scientifique percevait mal les interrogations sous-jacentes que la blonde pourrait bien apporté. C’était une nouvelle information, une nouvelle donnée qui pouvait la faire vaciller au dernier moment. Les doutes sur le fondement même de l’attaque de la commémoration qui viendrait la saisir le jour fatidique. Un des grains de sables qui aurait raison de sa mécanique et la ferait fuir New-York…

Elle retourna à leur place et paya la note. La scientifique se tourna vers June en évitant de croiser son regard qui à présent la mettait de nouveau mal à l’aise. Alexiel ne pouvait pas elle-même expliquer consciemment son comportement.

-Je… je dois encore te payer. Allons ailleurs. Il y a une ruelle juste derrière. Je… je me suis garé là.

Alexiel guida June jusqu’à sa moto. Elle en ouvrit le coffre chercha deux enveloppes. A l’intérieur, le montant dû pour la soirée. La scientifique tendit les deux enveloppes à June, mais ne les lâcha pas. Elle cligna des yeux en secouant la tête. La tête lui tournait. Elle avait utilisé ses pouvoirs ce soir, sans prendre vraiment le temps de compenser l’énergie dépenser en mangeant. A présent son organisme protesté violemment, taisant peu à peu sa conscience qui essayait tout de même de lutter. Ne lâchant pas les enveloppes, Alexiel se sentit tomber en avant…

*****
 

June crut déceler une vague de chagrin passer sur le visage de la jeune femme. Semblable et différent à la fois... De quoi parlait-elle ? La blonde n'en avait pas la moindre idée, mais cela avait l'air important, très important. De plus, la morsure de sa lèvre semblait indiquer une réelle préoccupation. June avait probablement touché un point sensible sans le vouloir. C'était la première fois de la soirée qu'elle voyait la brune aussi peu sûre d'elle, comme si quelque chose avait changé...

Elles s'observaient l'une l'autre, sans rien dire, pendant de longues secondes. Cela ne gênait pas la blonde. Elle était particulièrement à l'aise dans ce genre d'exercices. Elle admirait la forme de ses lèvres qu'elle rêvait de re-gouter, ses beaux yeux profonds, le grain de sa peau qu'elle imaginait très douce. Elle descendit même son regard dans son cou, se voyant déjà y déposer de tendres baisers. Elle sentait que Diane, elle, était plus dans la réflexion... même si elle aurait juré la sentir réagir à son regard bleu azur. L'avait-elle réellement troublé ? Elle ne pouvait plus être sûre de rien avec elle. La brune semblait de pas capter un seul de ses signaux, pourtant peu subtils. June dans la contemplation, Diane dans l'analyse, aucune d'elles n'avait baissé les yeux... jusqu'à ce qu'un jeune con vint s'en mêler.

Non mais c'est pas vrai ! Les hommes avaient décidément le chic pour tout gâcher ! Il s'inquiétait du bruit provenant de la pièce. Il est vrai que le pouvoir de la jeune femme n'était pas des plus discrets. Mais June ne s'était même pas inquiété de ce détail, trop focalisée sur la mutante qui avait crée ce chaos. Le monde extérieur avait tendance à disparaitre lorsqu'une femme intriguait la belle blonde. Diane expliqua au serveur que tout allait bien avant de s'éloigner d'elle. June maudit silencieusement l'homme pour cette fuite en avant. Mais un fait inattendu se produisit. La jolie brune évita soigneusement son regard en sortant des toilettes. Elle n'avait pas rêver ?! C'était donc bien son trouble qu'elle avait senti peu de temps auparavant... Hum, intéressant !

Elle suivit la jeune femme dans le café où elle paya leur commande. Et le même fait se passa, Diane évitait de croiser son regard. Cette situation amena un sourire aux douces lèvres de June. Il y avait certainement une opportunité à saisir finalement. Elle avait commencé à croire que la belle brune était complètement insensible à ses charmes, mais... peut-être pas. Elle ne put qu'acquiescer au fait de la suivre dans la petite ruelle située derrière l'établissement. Elle se laissa guider jusqu'à la moto de la jeune femme. Cette dernière alla chercher l'argent qu'elle lui 'devait' avant de revenir vers elle. Mais la brune n'avait pas l'air bien du tout...

"Diane ? Est-ce-que ça v..."

June n'eut pas le temps de finir sa phrase que la jeune femme tomba en avant. La belle blonde la rattrapa immédiatement dans ses bras. Elle l'accompagna au sol en la tenant toujours contre elle, puis caressa doucement son visage.

"Hey, ma belle. Qu'est-ce-qui se passe ? Je peux faire quelque chose ?" demanda-t-elle, une inquiétude grandissante dans la voix

*****
 

Alexiel se prépara à heurter le sol sans pouvoir intervenir dans sa chute. Son corps lui semblait peser une tonne. Une tonne qui était irrémédiablement voué à s’écraser au sol sous le poids de l’implacable gravité… Elle attendit, mais rien ne vint comme elle l’avait prévue. Elle sentit sa chute être ralenti jusqu’à toucher le sol froid. Dans le même temps elle sentit une chaleur l’entourer. Elle ouvrit les yeux et vit deux yeux bleus sincèrement soucieux. Ses cils papillonnèrent un instant, un mélange de stupeur et d’incrédulité s’ajoutèrent à son visage pâle aux airs fatigué. Depuis quand on pouvait bien se soucier d’elle ainsi ? Surtout lorsqu’elle n’était qu’une parfaite étrangère. En même temps, Alexiel vivait dans une tel indifférence du monde qu’elle ne remarquait pas vraiment ce genre d’attention.

La scientifique ne répondit pas tout de suite à la question de June. Elle se contenta de la regarder, un peu confuse. Sous cet angle les lèvres rouge incendiaire de la jolie blonde lui sauter littéralement aux yeux. Pendant un instant, Alexiel repensa au baiser volé quelques heures plus tôt dans une ruelle. Un geste toujours inexpliqué d’ailleurs ! Elle nota dans un coin, de demander des explications à June. Elle ferma les yeux et inspira profondément, puis répondit enfin à la question d’une voix faible.
-Coffre moto… boitier noir… les clefs… les clefs sont dans ma poche droite...


Elle attendit que June veuille bien ramener le fameux boitier. A l’intérieur se trouvait une seringue ainsi qu’un flacon remplie d’un liquide transparent. Un mélange de concentré de vitamines et de nutriments que la scientifique avait elle-même concocté afin de palier à ce genre de problème d’énergie. Toutefois ce n’était pas une piqure d’adrénaline à proprement dit. Le liquide devait lui permettre de se remettre sur pied plus rapidement sans pour autant booster ses capacités.

-J’ai besoin de … de 10 ml pas plus normalement. Pique-moi dans le bras de préférence.


Alexiel luttait contre l’inconscience qui était à ses portes. Elle avait surtout besoin de sommeil et de repos. La piqure était théoriquement censée la tenir suffisamment éveillé pour qu’elle puisse marcher. Théoriquement. Oui, théoriquement si le flacon n’était pas vide… A peine 2ml subsistaient. Elle avait consommé une grande partie du produit deux jours plus tôt…

Malgré sa situation, elle observa du coin de l’œil June. Ses pensées s’embrouillaient. Cette femme la perturbait. Elle ne voulait pas entrer dans une de ces petites boîtes qu’Alexiel avait pour trier les gens comme de simple livre. Du moins quand elle prenait la peine de faire suffisamment attention à une personne qui venait à interagir avec elle.

Lentement elle tenta de se redresser sur un coude, afin de réfuter d’avance toute proposition d’hôpital. Seule pensée cohérente et logique qui lui vint à l’esprit en cet instant. Elle ne pouvait se permettre ce genre d’endroit au vu de son état civil inexistant et son statut de mutante non répertorié.

-Pas d’hôpital ! J’ai juste besoin de dormir en faite…


Elle s’étala de nouveau sur le sol. Une grimace s’afficha sur son visage quand elle savait qu’elle était allongée sur une surface non stérilisé ou en tout cas un minimum propre. Cette pensée provoqua un frisson chez la jeune-femme. Encore une fois les lèvres de June entrèrent dans son champ de vision.

-Pourquoi tu … tu…


« Pourquoi tu m’as embrassé tout à l’heure ? » était la question qu’Alexiel tenta de poser mais elle ne put achever sa phrase. Immobile, respirant à peine mais de façon régulière, la jeune-femme était totalement inconsciente…

*****
 

June était réellement inquiète pour la jeune femme. Elle avait beau être une excellente comédienne, elle ne feignait jamais ce genre de réaction. Avec une femme, elle était, en grande majorité, elle-même... contrairement aux hommes, avec qui elle jouait constamment. Elle ne pouvait pas décemment leur sortir : "Ta simple présence provoque en moi l'envie soudaine de t'exploser la gueule." Non, quand même pas... Quoi que... ça avait surement dû arriver une fois ou deux. Toujours est-il qu'elle se souciait vraiment de l'état de Diane. Ah, elle parlait enfin. C'était déjà un bon signe, enfin, elle espérait. La belle blonde glissa son petit sac à main derrière la tête de la jeune femme, pour qu'elle ne soit pas en contact avec le sol. Suivant ses instructions, elle attrapa, non sans un certain plaisir, les clefs dans la poche de Diane et se dirigea vers le coffre de sa moto. Elle revint avec le petit boitier noir demandé par la brune. Elle y trouva une seringue et un flacon. Euh... June ne se sentait pas trop de la jouer "Pulp fiction" là... à enfoncer une aiguille dans son cœur. Fiouf, elle fut rassurée quand la jeune mutante le demanda 'juste' de lui injecter 10 ml du produit dans le bras.

La belle blonde s'apprêtait à pratiquer l'acte demandé mais... P*tain de m*rde !!! Il n'y plus rien dans le flacon, à peine deux gouttes qui se battaient en duel. June fit un gros effort pour ne pas laissé éclater sa frustration en envoyant la fiole s'écraser contre le mur le plus proche. Elle serra la mâchoire et soupira fortement en se prenant la tête entre les mains. Qu'est-ce-qu'elle allait faire ? Son attention se reporta sur Diane lorsqu'elle tenta de se redresser légèrement. Elle se rapprocha à nouveau d'elle pour la soutenir. La jeune femme sembla anticiper la question qui commençait à trotter dans son esprit. Pas d'hôpital. June ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi. La jeune femme était une mutante, et surement non répertoriée si elle refusait d'aller à l'hosto.

"Okay, pas de problème." dit-elle d'une voix douce

La dernière chose qu'elle voulait était de lui causer des problèmes. Bien au contraire, elle voulait tout faire pour l'aider. Diane retomba à nouveau au sol, une grimace sur son visage. Bon sang, June détestait ça ! Elle se sentait tellement impuissante en ce moment. Elle caressait à nouveau le visage de la jeune femme. Celle-ci essaya de lui glisser à nouveau quelques mots. Pourquoi elle... ?

"Je... quoi... ?" demanda-t-elle

Rahh, les yeux de la jeune femme se fermèrent. Elle était là, allongée au sol, visiblement inconsciente. June avait décidément le chic pour dégoter les demoiselles en détresse. Elle se leva pour faire quelques pas et analyser la situation. Pfff, bon allez, elle devait prendre les choses en mains. Elle attrapa l'antivol aperçu dans le coffre et attacha correctement la moto. Avoir passé son adolescence au milieu de bikers avait du bon parfois. Elle rejoignit ensuite Diane et récupéra son sac pour y mettre les clefs, le petit boitier noir et les deux enveloppes qui contenait apparemment de l'argent. Elle passa ensuite le bras de Diane autour de son épaule pour la soulever, et la soutenir, tant bien que mal. Elles rejoignirent ainsi la rue principale. June fit signe à un taxi qui s'arrêta aussitôt. La jeune femme ouvrit la portière pour y 'déposer' la brune avant de s'y engouffrer. Le chauffeur parut quelque peu surprit par la situation et demanda si tout allait bien. June lui lança un de ses sourires enjôleurs.

"Oui, ne vous inquiétez pas. Elle a un peu trop forcé sur la téquila ce soir. Petite nature." L'homme se mit à rire. "Ahh les femmes, ça tient décidément pas l'alcool". La blonde ne répondit pas et lui lança simplement un : "152 Holyhead Road, s'il-vous-plait." Le taxi se mit alors en route.

 
~ The end ~
 
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